L'intersyndicale des officiers de la marine marchande (regroupant la fédération des officiers, Ugict CGT, le Syndicat maritime CFDT Normandie et le Syndicat national des cadres navigants CFE CGC) a lancé un mot d'ordre de grève pour le mois de septembre. Un mouvement qui devrait se matérialiser par des retards à l'appareillage des navires. « Nous souhaitons que les accords en vigueur soient appliqués », résume en substance André Hamel, représentant l'Ugict CGT Officiers.
La grogne remonte aux mois de mai et de juin. Depuis ces dates, les syndicats demandent l'application des accords d'entreprise, et notamment la conservation de la direction de l'armement au siège du Havre. Selon les syndicats, une série de dispositions est prise sans respecter les accords de l'entreprise. « Nous comprenons les difficultés économiques du moment, explique André Hamel. Nous refusons de voir la situation se gérer unilatéralement à Marseille sans que nous soyons associé à la démarche. » Et le syndicaliste va plus loin en affirmant qu'aucune convocation n'a été envoyée pour assister aux commissions paritaires et au CHSCT. De plus, dans un document de la DRH du groupe à propos des prochaines élections professionnelles, les navigants sont intégrés avec le collège cadres. « Nous vous rappelons que nous sommes dans une entreprise maritime, les officiers doivent apparaître sous l'appellation du collège dans lequel ils ont voté », a rappelé l'intersyndicale dans un courrier envoyé à la direction du groupe. Et pour couronner le tout, l'intersyndicale s'étonne de la convocation de jeunes officiers en cinquième année d'Hydro. « Une convocation pour licencier des jeunes officiers sous un artifice juridique pour ne pas appliquer l'accord d'entreprise. Nous menaçons donc pour tenter de trouver des solutions. » L'intersyndicale a listé les problèmes et souhaite maintenant que des solutions soient apportées. « Le but n'est pas d'être convoqué à une nouvelle réunion pour signer un accord qui ne sera pas appliqué. Nous voulons des résultats », continue André Hamel.
La direction du groupe CMA CGM dénonce les allégations de l'intersyndicale. « L'entreprise ne peut laisser penser que le dialogue et la concertation seraient absents des principes de fonctionnement interne alors qu'ils l'ont toujours été, et qu'ils continuent de l'être, particulièrement en cette période difficile. Le Groupe s'étonne du principe d'un appel à la grève comme préambule aux réunions programmées le 2 septembre pour la commission paritaire et courant septembre pour le CHSCT », nous a confié la direction du groupe. Cette dernière souhaite que soient abordés de nombreux sujets comme les conditions d'embarquement ou les stagiaires. Les syndicats n'en demeure pas moins attentifs. « Nous ne lèverons notre mot d'ordre que si nous trouvons des solutions », prévient l'intersyndicale. Quant à la direction, elle rappelle que les revendications sur le maintien de la direction de l'armement ont été satisfaites puisque le directeur de l'armement reste basé à Marseille mais il dispose d'un adjoint, capitaine d'armement, basé au Havre. « Une organisation qui renforce le dispositif en place sans porter atteinte à l'emploi des navigants », continue la direction.