Alain Bourgeois, salarié de la SNRH, observe une grève de la faim depuis une dizaine de jours. Il veut, par son geste, dénoncer le mode de fonctionnement interne de la société. « Depuis trois ans, la SNRH n'applique pas les règles du code du travail. Et l'administration ne bouge pas. » Le responsable syndical CFDT pointe notamment du doigt les dispositions relatives aux congés qui, selon lui, ne seraient pas respectées. « Nous avons des repos de cycles de travail mais pas de congés... Le préfet travaille sur le dossier. Il a mandaté l'inspection du travail et les affaires maritimes pour faire un rapport. » Le syndicat CGT du grand port maritime du Havre mais aussi des salariés de chez Boluda, la compagnie de remorquage concurrente, ont manifesté leur solidarité avec Alain Bourgeois. Les syndicats le disent haut et fort, si la SNRH ne respecte la loi une grève du remorquage au niveau national sera enclenchée. Côté direction, Pascal Riteau affirme qu'il a reçu récemment un inspecteur du travail au sein de l'entreprise. « Il n'y a pas eu de procès verbal de dressé. » Selon le responsable, la position d'Alain Bourgeois ne reflète pas l'opinion de l'ensemble des salariés de la SNRH.
Sur ce dossier, le député de Seine-Maritime Daniel Paul (PC) a adressé une lettre au secrétaire d'Etat chargé des transports Dominique Bussereau. Il s'indigne de « l'absence de réaction de l'État » qui, toujours selon lui, ne ferait pas appliquer la loi à l'opérateur. « Comment comprendre, en particulier dans un service portuaire ouvert à la concurrence et touchant à la sécurité, qu'un opérateur puisse agir ainsi, librement, sans encourir le moindre rappel à l'ordre ni la moindre sanction ? » Daniel Paul se demande même si ce qui se passe au Havre ne sert pas d'expérimentation « avec l'accord tacite du gouvernement. ».