SNCM : un baptême et des inquiétudes

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À quelques jours d'intervalle, la SNCM et Corsica Ferries ont baptisé leur nouvelle unité. L'armateur marseillais a repris le nom du résistant corse Jean-Nicoli, employé un moment par le groupe Véolia pour un navire acheté en 2006 et vendu l'année suivante à SeaFrance (rebaptisé le Molière), pour son navire mixte. Baptisé le 27 avril à Ajaccio, son port d'attache, l'ex-Pasiphae-Palace, racheté pour 75 Me à la compagnie grecque Minoan Lines, est mis en service sur la ligne Marseille-Porto Vecchio. Long de 200 mètres pour 25,8 m de large (le maximum pour manoeuvrer dans le bassin de la Joliette), le Jean-Nicoli, 11ème navire de la SNCM, a une vitesse de croisière de 26 noeuds et peut embarquer 1 500 passagers et 850 voitures ou 2 200 m de fret linéaire. La flotte restera inchangée en unité, le Monte-Cinto vieillissant sortant de la flotte.

Le baptême du Jean-Nicoli n'a pas levé les gages sur le proche avenir. L'armateur piloté par le groupe Veolia a certes retrouvé l'équilibre prévu en 2008. Il aurait même réalisé un bénéfice de 500 000 e pour un chiffre d'affaires de 310 M¤. Cette stabilité se maintiendra t-elle en 2009 pour laquelle la compagnie a affiché sa volonté d'atteindre, « le plus tôt possible », un résultat net de 15 M¤ ? La crise et l'effondrement du trafic sur l'Algérie rendent le pari difficile. Pour l'instant, la SNCM « casse » les prix. Une commercialisation très agressive avec notamment des prix à - 55 %, lui a permis de voir cet hiver les réservations estivales grimper de 13 %.

La trajectoire des ventes pourrait être contrariée par les vents sociaux. Les officiers de la SNCM ont observé récemment deux jours de grève. Et les marins CGT, largement majoritaires, commencent à s'agiter. Ils demandent qu'un navire neuf soit immédiatement commandé comme il avait été prévu, notamment pour faire front sur la desserte du Maghreb. « On peut mettre ça sur le dos de la crise, mais la direction et l'État ne s'activent pas beaucoup sur ces pays, notamment pour la mise en place des autoroutes de la mer », analyse Frédéric Alpozzo, secrétaire général des marins CGT. Nuages encore plus sombres, la collectivité territoriale de Corse envisagerait de réduire, à partir de 2010, l'enveloppe maritime de la continuité de 90 à 75 M¤. Si la mesure venait à être confirmée, cela impacterait sérieusement toutes les compagnies desservant l'Île de Beauté. Juste à l'heure où la crise vient rappeler qu'en économie, rien n'est insubmersible. R. V.

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