Les armements japonais ont connu une année de chien

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L'année fiscale des armements japonais s'étend du 1er avril au 30 mars. L'exercice fiscal 2009, dont la clôture s'est opérée le 30 mars, est donc le reflet de la crise économique actuelle. Bien avant la crise des subprimes aux États-Unis, les premiers effets de la crise se sont fait sentir dès le mois de mars 2008.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les chiffres d'affaires perdent entre 4 % et 7 % et les résultats opérationnels affichent des diminutions de 30 % à 45 %. Ces données intègrent l'ensemble des activités de chaque groupe. Elles comprennent donc tant l'activité de lignes régulières conteneurisées que le transport de vrac et par navires spécialisés. Globalement, l'analyse de la situation économique est sensiblement identique. Dès le début de leur année fiscale les armements ont enregistré les prémices de la crise. Ces signes se sont confirmés pendant l'été pour mener aux conditions économiques difficiles des premiers mois de 2009. Au cours des trois premiers trimestres, les armements ont été confrontés à un prix des soutes élevé. De plus, avec un dollar faible, le Yen s'est retrouvé surévalué dans un marché compliqué.

L'analyse par secteurs d'activité n'est guère mieux. Dans les lignes régulières, le déclin des volumes sur les routes est-ouest et notamment sur le transpacifique a participé à la baisse du chiffre d'affaires. NYK Line a perdu 10,6 % sur l'année fiscale. De son côté Mitsui OSK Line engrange une perte de 6,9 % de son chiffre d'affaires sur ce secteur. Quant à K Line, l'armement consolide l'ensemble de ses activités maritimes sans distinction des différents secteurs. Les raisons des baisses dans les lignes régulières sont à peu près les mêmes que celles qui ont été répétées au cours des premiers mois de l'année. La baisse des volumes, notamment sur les lignes transpacifique et transatlantique, a sérieusement endommagé les résultats. Tous affichent des baisses. K Line note néanmoins que sur l'année si les liaisons entre l'Amérique du nord et l'Asie ont enregistré une baisse de 13 %, en sens inverse, d'Asie vers l'Amérique du nord, les volumes ont malgré tout augmenté de 8 %. Un score qui aurait pu être plus important puisque sur le premier semestre de l'année fiscale de l'armement (1er avril au 30 septembre) les trafics ont connu une croissance. Sur les lignes entre l'Asie et l'Europe, K Line a réussi à sauver les meubles en affichant une hausse de ses mouvements de 13 %, « grâce à la mise en place de navires plus grands », explique le rapport annuel de l'armement. Une tendance que ne partage par MOL. L'armement enregistre une baisse des volumes transportés ainsi qu'une diminution de 40 % des taux de fret. Quant à NYK Line, la perte de trafic est moindre en pourcentage mais la part de marché de cet armateur dispose d'une part de marché plus faible.

Les volumes sur les lignes d'Asie vers la Méditerranée ont baissé de 6 %. Face à ces diminutions, les armements ont tous mis en place une stratégie identique : rationalisation des services et réduction de la vitesse des navires. L'année fut difficile mais l'année fiscale en cours devrait être plus ardue. Les prévisions de chacun tablent sur de nouvelles baisses de recettes, malgré les mesures prises. De nouvelles rationalisations devraient intervenir.

Roulier : un redémarrage difficile

Pour les autres secteurs du transport maritime, notamment les vracs et le roulier, les armements ont enregistré des fortunes diverses. Sur le roulier, le trafic s'est stabilisé à 1,44 milliard de véhicules transportés au cours de l'année. Les trois armements accusent pour leur part une diminution de leurs volumes. NYK Line perd 7,6 % et K Line accuse un repli de 9 %. MOL ne diffuse pas de données mais enregistre une baisse de ses résultats sur ce segment. Le marché du roulier a surtout souffert à partir de novembre. Dommage collatéral de la crise économique, ce secteur de l'économie peine à redémarrer malgré les aides des gouvernements à l'industrie automobile. Selon MOL, c'est surtout depuis le mois de novembre que les transports d'automobiles ont subi les premiers effets de la crise.

Dans les vracs secs, après une hausse de 3,4 % du trafic mondial, les analystes du service marketing de NYK Line tablent sur un retrait de l'ordre de 3 % en 2009. Si les minerais et le charbon doivent progresser, la perte légère des céréales et celle plus accentuée du charbon de chauffe devraient faire plonger ce secteur. Dans le même temps, la flotte de vracs secs devrait connaître une croissance de 11,5 %. Ces prévisions pessimistes viennent se coupler avec une fin d'année fiscale difficile. Après avoir enregistré des niveaux records, le monde du vrac sec a plongé pour atteindre des abîmes. Dans leur chute, les indices ont entraîné avec eux les résultats financiers des armements. Pour pallier ces difficultés les armements ont pris rapidement des mesures comme le ralentissement des navires et la recherche de contrats sur le moyen terme et le long terme. Les effets n'ont pas gommé les pertes. Selon les dernières analyses de ces armements, le retour à un niveau de croissance pourrait se faire sentir dès l'hiver 2010, notamment avec le charbon.

Pétrole : ralentissement économique et gain financier

Enfin, dans le monde du pétrole, NYK Line et MOL ont subi un marché en pleine décroissance dès le second semestre de l'année fiscale. La baisse des volumes n'a pas eu les mêmes effets sur les résultats financiers. Pour NYK Line, cette activité a connu un ralentissement sans véritablement perdre de l'argent. Du côté de MOL, cette baisse de volume ne s'est pas traduite concrètement dans les chiffres puisque les résultats de cette division sont en hausse. Enfin, K Line est plus optimiste. En faisant entrer 14 nouveaux navires méthaniers dans sa flotte et grâce à une demande plus forte en Europe en diesel et en kérosène, les résultats financiers de cette division sont en progression.

Sur les prochains mois, ces armements vont jouer leur avenir en misant sur le bon secteur. Les déconvenues dans le monde des lignes régulières conteneurisées, les difficultés dans le vrac sec et les prévisions pessimistes pour les prochaines semaines devraient inciter ces armateurs à regarder avec une plus grande attention le monde du transport maritime énergétique.

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