La construction de la tour CMA CGM serait-elle affectée par la crise mondiale ? Il semble que le plus haut édifice de Marseille avec ses 147 m au-dessus des quais du port attire plus sûrement les rumeurs que la foudre. Elles sont rejetées en bloc par le silence de l'armateur. « On préfère ne rien dire plutôt que répondre à chaque fois, au risque d'alimenter les rumeurs », confie le maître d'ouvrage. Yves Bonnel, l'architecte marseillais, conseiller de Jacques Saadé. En fait, le chantier a dépassé la phase spectaculaire du gros oeuvre pour s'étirer dans celle des finitions. « Le bâtiment sera livré fin 2009, avec seulement trois mois de retard sur l'échéancier, un délai finalement assez dérisoire pour un chantier d'une telle ampleur » précise t-il. C'est donc au printemps 2010 que les 1 500 salariés de la CMA-CGM actuellement éparpillés sur Marseille entre divers bâtiments dont une partie provisoire, se regrouperont dans leurs nouveaux bureaux.
Entre-temps, la facture pourrait grimper. Le devis de la tour est fixé aujourd'hui à la fourchette haute « d'environ 250 M¤ ». Mais elle pourrait encore s'élever « suivant les options retenues pour les aménagements intérieurs ». Pour payer cette facture, la CMA CGM a accéléré la vente du siège actuel de la compagnie au Conseil général des Bouches-du-Rhône. Après avoir hésité un moment s'il n'avait pas besoin de ces locaux pour faire face à son extraordinaire ascension, la crise a fait revenir l'armateur à des plus justes proportions. La transaction avec la collectivité territoriale se serait finalisée en novembre dernier. Elle permettra d'apporter des liquidités si rares à l'heure d'aujourd'hui. Un protocole signé en 2007 établissait le prix à 49 Me. Cette somme qui correspond à l'estimation des Domaines apporte 20 % du financement du futur siège. Quant au reste, l'armement fait savoir qu'il tient la barre.
