Diffusé à la mi-février, le rapport 2008 portant sur le transport maritime en 2007 de la conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, permet de se remettre en tête quelques données fondamentales, crise ou pas crise.
Grâce à la Grèce, l'Allemagne, la Norvège, le Danemark, l'Italie, la Belgique, et dans une moindre mesure, les Pays-Bas, Chypre, la France, l'Espagne et la Suisse, l'Europe est le premier propriétaire de navires au monde. Les maisons mères qui y sont installées, contrôlent 38,68 % des 1 038,3 Mtpl recensés au 1er janvier 20081. Cela étant, ce sont les armateurs dont la maison mère est installée en Grèce, qui dominent de la tête et des épaules. Leurs flottes représentent plus de 16,8 % du port en lourd mondial. Ils sont talonnés par leurs homologues japonais (15,58 %). Les armateurs basés en Allemagne arrivent en 3e position avec 9,07 %. Ils présentent une certaine particularité : leur flotte de porte-conteneurs représente 50,7 Mtpl sur un total de 94,2. C'est dire si, en 2009, on doit être très attentif à Hambourg de l'importance du mouvement de restitution de navires, voire aux ruptures plus ou moins légales de chartes-parties.
Autre perspective : les armateurs de cinq États contrôlent plus de la moitié du port en lourd mondial : la Grèce, le Japon, l'Allemagne, la Chine et la Norvège en détiennent en effet 54,2 %. Le recours aux registres de libre immatriculation est massif : presque 67 % des 10 038,3 Mtpl sont immatriculés en dehors du registre de l'État où sont installés leurs propriétaires. Le record absolu est détenu par les armateurs japonais dont 92,82 % du port en lourd sont immatriculés en dehors du Japon.
La moitié du port en lourd2 est immatriculée dans cinq registres : Panama (22,60 % du total), Liberia (10,51 %), Grèce (5,49 %), Bahamas (5,34) et Îles Marshall (5,33 % ; avec qui Singapour fait jeu égal, 5,30 %).
L'influence européenne dans les registres de libre immatriculation
L'origine des flottes qui y sont immatriculées, peut donner une idée de qui décide de quoi, à l'OMI. Ainsi, lorsque les autorités panaméennes doivent prendre position, il est hautement probable qu'elles consultent d'abord Tokyo, puis Pékin et Le Pirée. En effet, plus de la moitié du port en lourd panaméen est de propriété japonaise. Les navires chinois représentent 9 % et les Grecs, 8,8 %
Pour le Liberia, il est utile de consulter Hambourg (32,5 %) et de nouveau Le Pirée (20,2 %).
Les navires des armateurs installés en Grèce représentent 26,7 % du port en lourd des Îles Marshall. Les unités américaines constituent 20,3 % du total, talonnées par leurs homologues allemandes (19,6 %).
Les Grecs font la loi
À Malte et à Chypre, les armateurs grecs font la loi. Leurs navires représentant respectivement 57,5 % et 50 % du port en lourd.
La puissance grecque s'exprime donc de trois façons : premier propriétaire de navires au monde, 3e registre d'immatriculation mondial, et positions de référence dans les principaux registres de libre immatriculation.
Le registre communautaire maltais présente une certaine particularité : 11,8 % de son port en lourd, soit 4,688 Mtpl ou 51 navires, sont de propriété d'armateurs installés dans la République islamique d'Iran selon les bases de données Lloyd's Register-Fairplay utilisées par la CNUCED.
1. Ne sont pris en compte que les navires de 1 000 tjb et au-dessus. Sont exclus du total, la flotte de réserve américaine et les flottes américaine et canadienne des Grands Lacs, précise la CNUCED. Ainsi, 36 313 navires sont recensés.
2. Le tableau de la CNUCED précise qu'ici sont pris en compte les navires de 100 tjb et plus. Alors le port en lourd mondial monte-t-il à 1 117,8 Mtpl pour un total de 97 481 navires.
Source : rapport CNUCED 2008 sur les transports maritimes navires de 1 000 tjb et plus.
Source : extrait du rapport CNUCED 2008 sur le transport maritime.
Seuls des navires de 1 000 tjb et plus sont pris en compte.
La flotte de réserve américaine et les flottes américaine et canadienne des Grands Lacs ne sont pas comptées.