Événement historique le 7 avril pour la communauté maritime et portuaire anversoise avec l'arrivée d'un ULCS de 13 798 EVP, le MSC-Beatrice. Un nouveau record depuis l'escale du Cosco- Asia de 10 061 EVP en septembre 2007. Toutes les parties concernées - pilotage, remorquage, responsables de la coordination de la navigation sur le fleuve, police maritime - ont été mobilisées pour que l'escale se déroule dans les meilleures conditions. Lorsque le navire est arrivé en approche de l'écluse de Berendrecht, qu'il a pratiquement rempli avec ses 156 085 tpl, les professionnels portuaires ont pu prendre le pouls de la difficulté de la réception de ces navires pour un port d'estuaire.
Une escale de 9 500 mouvements
Le MSC-Béatrice s'est présenté à l'écluse avec un tirant d'eau de 12,80 m. Son tirant d'eau maximum est de 15,60 m. La capacité annoncée est purement nominale. En fait cet ULCS de 366,1 m de long, 51,2 m de large, peut charger 12 540 EVP à raison de 10 t/EVP ou 9 989 EVP à raison de 14 t/EVP.
Il a ensuite gagné le MSC Home Terminal de la darse Delwaide, accompagné de ses remorqueurs. Il est reparti le 10 avril, après avoir effectué plus de 9 500 mouvements de conteneurs. La réussite de cette opération démontre la capacité d'un port d'estuaire ou à marée de recevoir ce type de navire. Pour le port scaldien, ce coup de maître est une première marche vers son entrée dans le club des ports desservis par les ULCS. En effet, tant à la direction de l'armement qu'à la direction du port, d'autres escales sont prévues. MSC adapte progressivement son service asiatique Silk en lui affectant des navires de ce gabarit. Une dizaine de ULCS dont les capacités varieront entre 11 300 EVP, 13 700 EVP et 14 000 EVP seront bientôt alignés dans ce service. Pour l'instant le navire en est au stade des tests.
L'autorité portuaire se félicite de cette escale. Elle a clairement démontré que des ULCS jusqu'à 400 m de long peuvent gagner le port alors que l'approfondissement n'a pas encore été réalisé. L'approfondissement de l'Escaut vise à permettre la réception à Anvers, en toute indépendance des marées, de navires avec un tirant d'eau jusqu'à 13,10 m. Cela doit également permettre d'élargir les fenêtres de navigation pour des navires tributaires du jeu des marées et calant jusqu'à 14 m, voire 14,50 m. Ce test ne doit pas être le premier coup de pioche pour enterrer ce projet d'approfondissement du chenal. Il est indispensable et urgent d'approfondir l'accès au port afin d'élargir les fenêtres de navigation et diminuer le coût des escales.
Pour sa part, MSC confirme l'engagement vis-à-vis du port scaldien. Il prend des risques en conséquence. L'armement insiste également pour que cet approfondissement soit réalisé le plus rapidement possible : multiplier les escales entre Rotterdam et Felixstowe en incorporant celle d'Anvers, avec un tirant d'eau limité, s'avère coûteux. Bien que le port d'Anvers ait déjà enregistré des records en matière de tirants d'eau avec 15,9 m en juillet 1997, les marées exceptionnelles ne se présentent pas tous les jours.
Connaître tout ce qu'il y a à bord
Dans les faits, les problèmes sont encore loin d'être résolus. Les autorités néerlandaises n'ont pas caché qu'elles comptaient faire une évaluation de cette première escale d'un ULCS. Lors du passage du MSC-Beatrice à Terneuzen, le maire de la ville a évoqué un plan d'alarme en cas d'accident, exigeant de connaître tout ce qu'il y avait à bord des conteneurs.
Les traités étant signés, ils doivent être exécutés