En 2008, le chiffre d’affaires de DFDS a subi une baisse de 1 % à 8,1 Md DKK (1,06 Md€). La situation est d’autant plus difficile pour l’armement que les chiffres excluent l’augmentation des surcharges facturées aux clients en raison de la hausse du prix des soutes. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires s’établit à 7,88 MdDKK (1,02 Md€). Et la baisse du volume financier serait encore plus importante, puisqu’elle est évaluée aux environs de 5,2 %. L’Ebitda (Earnings before interest, tax and depreciation) a chuté pour sa part de 23 % à 1,01 Md DKK (132 M€). Dans les coûts, les hausses sont à mettre à l’actif des soutes dont la proportion passe de 12,5 % des coûts à 16 %. Les autres dépenses, y compris les salaires, sont en baisse entre les deux derniers exercices. Pour finir, DFDS affiche un résultat net de 221 MDKK (28,7 M€), en baisse de 58 %.
Les explications avancées par la direction de l’armement sont avant tout économiques. Au cours du premier semestre, le prix des soutes s’est envolé. Une analyse selon les marchés sur lesquels opère DFDS montre que l’armement a fait les frais, dès le début de l’année, d’une détérioration de la situation. En volume, l’armement n’a pu égaler les résultats réalisés en 2007.
Sur le ro-ro, DFDS accuse le coup en raison d’une baisse généralisée du marché en Europe du Nord de 3 %. Si sur le premier semestre, les volumes ont été à l’identique de ceux de 2007, la situation s’est fortement dégradée au second semestre avec une baisse évaluée entre 15 % et 25 %. Cette baisse d’activité a créé une surcapacité incitant des opérateurs à mettre des navires à la chaîne. Malgré ces conditions économiques, DFDS entre dans un programme de renouvellement de la flotte. En 2009, l’armement va jumboïser trois navires opérant entre la Suède et l’Angleterre. Une opération qui permettra de réduire les coûts d’exploitation par mètre linéaire. Pour ajuster son offre à la demande, DFDS a réduit sa capacité de 8 % en ne renouvelant pas des affrètements de navires. Au final, il a pu éviter le désastre et voit son taux d’utilisation des navires ne se réduire que de trois points à 71 %.
Conteneurs: une satisfaction
Dans le conteneur, la compagnie danoise a connu les mêmes difficultés que ses concurrents avec la hausse du coût des soutes. Les résultats ont été relativement satisfaisants. Opérant avec des contrats à long terme pour des industriels papetiers et de la plasturgie, le groupe a moins souffert des variations économiques. Ainsi, les rotations sur l’Irlande ont stagné début 2008, profitant de leur lancée de 2007. Au second semestre, la situation s’est détériorée sur l’ensemble des marchés (Scandinavie, Nord Europe, Grande-Bretagne et Espagne). DFDS dispose de plusieurs chartes-parties qui arrivent à expiration début 2009. Une occasion, selon le rapport annuel, d’ajuster la flotte et négocier de nouvelles conditions tarifaires. L’armement table néanmoins sur une réduction de la flotte opérant dans ce secteur.
Armateur en roulier et en conteneurs, DFDS a étendu son champ d’application sur les terminaux portuaires. Le groupe est présent à Esbjerg, Copenhague, Rotterdam, Immingham, Newcastle, Brevik, Kristiansand, Moss, Oslo (dont il détient 33 %). Traitant principalement des marchandises conventionnelles à l’image des produits forestiers ou des colis lourds. Comme les autres secteurs de DFDS, la division manutention du groupe a connu les mêmes difficultés. Selon le groupe, la tendance actuelle favorise les terminaux de grande taille pour supplanter ceux de taille moins importante. Pour suivre le mouvement, DFDS a décidé de revoir sa ligne entre Brevik, Kristiansand et Immingham. L’idée est de desservir le port de Brevik avec la ligne opérant entre Göteborg et Immingham pour arrêter l’escale de Kristiansand. « Les volumes sont désormais concentrés sur Brevik et permettent de renforcer la ligne sur Immingham », indique la direction de l’armement
Une stratégie de redéploiement des lignes
Cette stratégie de redéploiement n’altère en rien le développement de DFDS dans ce secteur. « Les avantages potentiels dans les ports desservis par DFDS sont régulièrement étudiés. Nous percevons plutôt notre développement dans les ports de la Baltique », indique le rapport annuel.
Enfin, dernier secteur du groupe DFDS, la logistique routière. Le groupe dispose d’une flotte de 1 600 camions dont les deux tiers sont en propriété. Travaillant majoritairement dans les colis lourds et pour l’industrie de l’automobile, ces ensembles routiers sont principalement actifs pour des clients dont les besoins logistiques incluent une partie maritime. Cette division a suivi les tendances des précédentes. Globalement, selon la direction, l’année n’a pas été satisfaisante. Hallens, la structure qui opère entre la Belgique, le continent, la Suède et la Norvège, a été un des premiers acteurs de cette baisse. Sur les douze mois de 2008, cette filiale a perdu 28 MDKK (3,64 M€) de son profit avant intérêt et impôts. Une diminution qui tient d’abord à la spécialisation de cet opérateur sur un marché automobile en forte crise. Par ailleurs, le changement de direction, début 2008, et les difficultés informatiques n’ont pas permis une gestion rigoureuse des coûts pendant la crise. Une nouvelle direction a repris les rênes de la société, précise DFDS. Sur les liaisons entre la Grande-Bretagne et la Scandinavie, la situation a été meilleure. Le groupe est engagé dans un processus de réduction des coûts car il prévoit une détérioration de tous les marchés de la logistique routière et souhaite adapter son offre aux conditions.