L’année 2008 ne sera pas un bon millésime pour la Compagnie méridionale de navigation (CMN). Avec 215 262 passagers transportés, elle enregistre un recul de 3,7 % par rapport à l’année précédente. Face à la SNCM (+ 0,4 %) et à la Corsica Ferries (+ 4,5 %), elle est la seule compagnie en recul. Certes, les gros pépins techniques du Scandola au printemps fournissent une bonne part des raisons de cette dérive. Mais ils n’expliquent pas tout. La Méridionale est finalement la seule qui ait augmenté le nombre des traversées sur la Corse (+ 4,1 % avec 1 034 touchés), ce qui s’est accompagné d’une baisse de son taux de remplissage (− 7,5 %): seulement 208 passagers par traversée ont été enregistrés contre 388 pour la SNCM et 664 pour Corsica Ferries. Aujourd’hui, la Méridionale représente en passagers 7,7 % des liaisons maritimes entre le continent français et la Corse (la SNCM 31,5 % et la Corsica Ferries 60,8 %).
La CMN n’est pas loin de penser que l’érosion de son trafic passager est due à un déficit d’image et pour tout dire de communication. La baisse ne touche guère le trafic voitures, pratiquement stable (− 1,2 %), et pas du tout le fret roulier (+ 2,6 %). Le relooking de son site internet qui vient d’être réalisé serait un premier pas vers une offensive médiatique vers le public. « Cette année nous allons travailler au développement de notre notoriété, notamment en faisant mieux connaître notre service de réservation et en communiquant », avertit d’ailleurs Marc Reverchon, le directeur général de la compagnie marseillaise. Réputée pour la qualité de son service hôtelier à bord, la Méridionale va effectuer de nouveaux efforts pour conserver son rang. Pour cela, elle vient de recruter un spécialiste en provenance du groupe Accor, Bruno Fanchette.
Les effets de cette volonté ne se sont pas fait ressentir en janvier. Le mois dernier, un des plus faibles de l’année, la CMN a perdu 12,3 % passagers (la Corsica Ferries 8,2 %). Imperturbable sur la passerelle de la compagnie, Marc Reverchon analyse ces derniers chiffres. « Croyait-on que le nuage atomique de la crise allait contourner les liaisons avec la Corse? ». « Pas de panique à bord », les statistiques sur les 25 dernières années pointent une croissance continue avec un doublement du trafic maritime. Pourvu que cela dure, comme disait la mère de Napoléon Bonaparte.
