Les pods du paquebot Queen-Mary-2 font l’objet d’une action en justice intentée par le groupe américain Carnival Corp. Ce dernier réclame 100 M$ pour malfaçon aux motoristes britannique Rolls-Royce et français Converteam. Le Queen-Mary-2, construit en 2004 aux Chantiers de l’Atlantique (aujourd’hui STX Europe), était, à l’époque, le plus grand navire de croisières du monde à être équipé de quatre pods de propulsion de type Mermaid. Ce mode, mis en œuvre dans les années 1990, permet une meilleure manœuvrabilité, une économie de soutes et une plus grande surface d’aménagement par rapport aux machines classiques avec hélices et arbres de transmission. Toutefois, sa fiabilité technique a toujours posé problème.
Carnival Corp prétend avoir été conduit à acheter ce qui n’était « qu’un simple concept expérimental de propulsion non prouvé », au lieu de la technologie améliorée vantée par les fabricants. Il mentionne plusieurs difficultés rencontrées depuis le lancement du navire: fissures dans les bielles et les cadres d’allumage, arc électrique et défauts dans les barres d’amortisseurs. En conséquence, le navire doit rentrer en cale sèche tous les 2-3 ans au lieu de 5, norme habituelle. « On nous a déclaré que l’entretien (des pods) coûterait X. Or, il coûte un multiple de plusieurs fois X, nous a confié un porte-parole de Cunard, filiale de Carnival et opérateur du Queen-Mary-2, donc nous nous retournons vers les fournisseurs ». Les éléments mécaniques des pods sont fabriqués par Rolls-Royce et les systèmes électriques par Converteam, ex-Alstom Power Conversion (APC). Lors de la restructuration des activités d’Alstom, ce dernier a été racheté par ses cadres, Barclays Private Equity et LBO France puis renommé Converteam.
En 2003, Celebrity Cruises a attaqué en justice Rolls-Royce et APC (ex-Cegelec) et réclamé 300 M$ pour des pods Mermaid défectueux. APC est parvenu à un accord à l’amiable pour un montant de 38 M$ en 2006, mais le procès contre Rolls-Royce se poursuit.