Alors que les compagnies représentées lors de la réunion armateurs-syndicats du 26 novembre ont confirmé qu’elles respectaient bien l’accord IBF, International Bargaining Forum
Depuis le 7 octobre, l’IBF a défini une zone à haut risque dans le golfe d’Aden. Grosso modo, il s’agit d’un rectangle de 90 miles nautiques de large sur 600 de long dans lequel s’inscrit la zone de patrouille de sécurité maritime (MSPA; Maritime Security Patrol Area). L’accord prévoit que pour tout navigant dont le navire passe par la zone à haut risque, son salaire de base ainsi que de l’indemnité en cas de blessure ou de décès sont doublés.
L’accord reconnaît que le MSPA offre un plus haut degré de sûreté aux navires et à leur équipage et les invite à transiter en restant dans cette sorte de rail placé sous la protection de bâtiments de guerre. Tout marin embarqué sur un navire qui ne resterait pas dans le MSPA a le droit de refuser de poursuivre le voyage. Ses frais de rapatriement sont supportés par son employeur.
À la suite de la réunion mixte du 26 novembre au siège de l’organisation patronale, chaque armateur représenté a indiqué qu’il applique bien l’accord IBF, certes « selon des modalités différentes », note la CGT officiers. « À notre connaissance, la seule compagnie (…) n’appliquant pas l’accord IBF (dont elle est pourtant signataire reste la CMA CGM). Le représentant d’Armateurs de France s’est engagé à recommander l’application de l’accord auprès de toutes les compagnies de navigation adhérentes et de nous informer rapidement du suivi de cette affaire », conclut la CGT Officiers.
Menace de blocage à quai des navires?
Le 28 novembre, la CGT Officiers et Marins a demandé des explications à Jean-Marc Lacave, directeur général de CMA CGM Groupe car il leur avait été répondu que la direction générale de la CMA CGM « était “en réaction” avec la décision de l’ITF/IBF ».
Les syndicats ont donc demandé à Jean-Marc Lacave de “prendre rapidement toutes les dispositions pour que les accords ITF/IBF, organismes dont vous êtes adhérent et signataire, soient respectés faute de quoi chacun se verrait contraint de prendre ses responsabilités ». Pour renforcer leur capacité de persuasion, les syndicats CGT faisaient savoir qu’une « plainte est en cours (…) avec des répercussions (inspections, sanctions) envisageables par les inspecteurs ITF dans tous les ports du monde. Il vous appartient de prendre rapidement en considération les préconisations ITF, avant finalisation de cette plainte, pour ne pas être soumis à des mesures qui affecteraient la marche des navires ». Outre les 21 porte-conteneurs sous RIF, 130 à 140 autres navires sous divers registres sont directement exploités par la compagnie. Le 30 novembre, Stephen Cotton, coordinateur maritime de l’ITF a confirmé la bonne réception du courrier de la CGT, a souligné André Hamel, représentant fédéral à la CMA CGM.
L’IBF, structure paritaire internationale, a pour membre l’ITF et, entre autres, l’International Maritime Employers Committee, IMEC.