DCNS: un plan stratégique sur dix ans

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Le secteur naval militaire national regroupe la construction de bâtiments avec leurs systèmes de combat et équipements ainsi que les services de mise en conditions opérationnelles. Lors d’une conférence de presse le 28 octobre au Bourget, Bernard Planchais, directeur général délégué de DCNS, a annoncé son intention de le faire passer de 75 % à 50 % de l’activité totale. Parallèlement, il faudra augmenter la vente de matériels naval militaires à l’export et développer les secteurs de l’énergie et des services, qui devront atteindre 50 % du chiffre d’affaires en 2018 contre 25 % aujourd’hui. Toutefois, les fournitures à la Marine nationale restent le socle à consolider. Bernard Planchais a rappelé que le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, rendu public cette année, a confirmé la nécessité de quatre sous-marins nucléaire lance-engins. Les trois premiers en service, à savoir Le-Triomphant, Le-Téméraire et Le-Vigilant, seront modifiés pour l’accueil des missiles nucléaires stratégiques M51. Le quatrième, dénommé Le-Terrible, commencera ses essais à la mer en 2009. Le Livre Blanc reconnaît indispensables les constructions de six sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type Barracuda, dont le calendrier est décalé de six mois, et celles de 11 frégates multimissions (FREMM), contre 17 prévues initialement et avec une livraison tous les 10-12 mois au lieu de 7. Les coques des FREMM pourraient être sous-traitées à l’étranger comme pour les navires de commerce.

La défense du littoral

DCNS propose à l’exportation un modèle dérivé de la FREMM (6 000 tonnes de déplacement, tdd), la frégate FM400 multirôle de 4 000 tdd. Celle-ci devrait être adaptée au règlement d’une crise en haute mer et au traitement d’une menace asymétrique à proximité des côtes, type attaques de pirates ou d’organisations rebelles au pouvoir central d’un État. Elle pourra mettre en œuvre des hélicoptères et de drones aériens. DCNS a déjà réalisé avec succès, les 9 et 10 octobre derniers, l’appontage d’un drone sur la frégate Montcalm de la Marine nationale. Son « système d’appontage et de décollage automatique », équipé de GPS et d’un capteur infrarouge, permet la récupération d’un drone en moins de 2 minutes avec une précision de 30 cm pour harponner la grille d’appontage jusqu’à un état de mer 5. Enfin, le mât radar intégré de la FM400 lui doit lui donnera une couverture à 360o.

De même, DCNS a présenté un projet de petit sous-marin de 885 tdd, dénommé Andrasta, dérivé à 70 % du Scorpène (1 790-2 010 tdd) à propulsion diesel-électrique, déjà vendu au Chili (2), à l’Inde (6) et à la Malaisie (2). L’Andrasta est destiné à dissuader tout agresseur de s’aventurer dans les eaux territoriales dont il a la garde. Capable de lancer des torpilles lourdes et des missiles anti-navires, il sera équipé d’équipements de guerre électronique et de renseignement, d’un système de largage des mines et d’un sas pour la mise en œuvre de nageurs de combat. Selon DCNS, le débusquer par petits fonds devrait demander beaucoup de temps et des moyen considérables.

L’export tous azimuts

DCNS prospecte activement à l’étranger pour baisser ses coûts de série et moins dépendre de la Marine nationale.

Selon Bernard Planchais, la FREMM, dont un exemplaire a déjà été vendu au Maroc, fait également l’objet de négociations avec la Grèce et l’Arabie saoudite. Celles avec la Bulgarie portent sur deux frégates Gowind (1 000-2 500 tdd) et approchent de la phase finale. L’Afrique du Sud et d’autres pays s’intéressent à un modèle de 14 000 tdd du bâtiment de projection et de commandement de type Mistral (25 000 tdd), dont deux unités sont déjà en service dans la Marine nationale. Enfin, a indiqué Bernard Planchais, un vaste projet est lancé avec le Brésil: « Des contacts au plus haut niveau, entre présidents de la République, ont eu lieu en 2007 au sujet d’un partenariat stratégique avec un volet sous-marin, à savoir quatre Scorpènes et l’assistance au développement d’un SNA, mais uniquement pour la partie hors chaufferie nucléaire ». Des entretiens au niveau industriel sont prévus à la fin de l’année.

DCNS à l’étranger

DCNS dispose de filiales à Singapour, en Italie et en Inde (septembre 2008), de bureaux de liaison en Arabie Saoudite, Bulgarie, Inde, Malaisie et Grèce (avril 2008). Des projets de filiales ou de coentreprises sont en cours en Arabie Saoudite, au Brésil, en Bulgarie et en Malaisie.

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