La HSH Nordbank, au cours du premier semestre de l’année, a commencé à ressentir nettement les remous de la crise du marché financier, indique le quotidien allemand DVZ dans son édition du 16 septembre. En effet au cœur de son activité – le financement du transport et surtout du transport maritime – l’établissement de crédit a dû subir un recul de son profit.
« Dans le maritime, au cours du premier semestre 2008, les répercussions des turbulences mondiales du marché financier se sont fait sentir », peut-on lire dans le rapport semestriel de l’établissement. Dans les comptes cela se traduit par un recul du profit de 29 % à 125 M€. La marge de manœuvre pour de nouveaux engagements dans le financement des navires est, selon la HSH Nordbank, au même niveau que celle de la fin 2007. Une époque ou il n’y avait que peu de possibilités de prendre des risques sur le marché. Aussi au cours du premier trimestre, la croissance des nouvelles opérations fut encore très limitée, cependant la situation s’est détendue au cours du second trimestre. De ce fait, pendant les six premiers mois de l’année, l’établissement de crédit a tout de même encore consenti de nouveaux crédits, à hauteur de 5 Md€ à son compte propre, de plus il réalisa aussi 1 Md€ avec des partenaires. Ainsi il organisa un consortium pour un transporteur en vue de l’octroi d’un crédit de 750 M$ pour dix vraquiers capesize.
Face à ces comptes, Peter Rieck, président de la HSH en charge des questions maritimes est à cet égard persuadé que pour l’année entière le volume des nouvelles affaires suivies pourra, atteindre environ 14 Md $. Il ne veut donc pas entendre parler d’une « crise de financement » dans le transport maritime. Il ne serait pas plus difficile que dans d’autres domaines de monter des financements, parfois plus coûteux il est vrai. Mais cela n’est manifestement pas un problème car la disposition des armateurs à accepter des coûts de financement accrus aurait augmenté. Les temps incertains ont, d’un autre côté il est vrai, accru aussi l’activité de la banque de l’Allemagne du nord. Ainsi le résultat commercial a crû d’un bon quart, jusqu’à 19 M€. La raison en est que des moyens d’assurer des risques liés aux intérêts, au change et au prix du pétrole ont été demandés par les armateurs.
Malgré tout, la HSH Nordbank considère que son activité sera, pendant la plus large partie de l’année, influencée par le tassement des marchés du transport maritime. Ainsi le volume des investissements en navires sur le marché serait tombé, au cours du premier semestre. Aucune amélioration n’est en vue. La raison en serait que l’offre de tonnage continue d’augmenter et par là que les taux d’affrètement devraient fléchir, sans s’écrouler trop lourdement si les armements veulent continuer à assurer des services efficaces. Dans son récent rapport sur le marché, la banque escompte que cela persistera encore pendant le premier semestre 2009. Cela conduit à nouveau à des recettes en baisse chez les armateurs. En conséquence, « les investissements en capacité de transport pourraient rester sous pression ».
