Dans le cadre de son plan de réduction des coûts, Maersk Line envisagerait de réduire la vitesse, donc la consommation de fuel de ses navires, sur les grandes rotations, sans pour autant dégrader le délai de transport. Seule solution, supprimer les escales des ports "secondaires", même sur les lignes Nord-Sud. Premier sur la liste, Dunkerque verra la suppression du West Africa 6 dès le début d’année et du Chine Europe AE10 un peu plus tard. Ces dessertes représentent plus de 25 % de l’activité du terminal (environ 40 000 mouvements par an sur un total de 150 000), déjà touché par la disparition pendant plus de six mois, de la banane des Antilles. Maersk conserverait la rotation de son West France Feeder Line, qui touche les ports de la façade Ouest, et concentrerait ses volumes sur Le Havre. Une navette ferroviaire Le Havre-Delta 3 serait mise en place.
Fidèle à son habitude de remplir les "trous" laissés par ses concurrents, MSC se propose déjà de renforcer ses services à Dunkerque. Outre son propre bureau qui y sera officiellement ouvert le 8 janvier, MSC veut tout: un "red carpet service"; "d’excellentes" conditions tarifaires et des engagements écrits de volumes de la part de chargeurs ou réceptionnaires régionaux. Le fait que le capital du terminal conteneurs soit majoritairement contrôlé par APM Terminals, filiale du groupe AP Møller, ne convient guère au 2e transporteur conteneurisé mondial.
ROUEN DANS LES INTENTIONS
Dunkerque n’est pas le seul port concerné, Rouen pourrait l’être à la mi-janvier. La direction commerciale du port confirme en effet avoir été informée par Maersk France de "son intention" d’arrêter son service direct sur Lagos et Douala à la mi-janvier ou plus tard. Cela représente environ 6 000 mouvements par an, facilement récupérables par la concurrence. La direction commerciale espère toujours que la qualité des transbordements danois à Algésiras va grandement s’améliorer et ainsi amener la compagnie à rester à Rouen.
Déjà bien implantée localement et disposant d’un cadre connaissant bien la place portuaire rouennaise, MSC rode de plus belle, tout en s’intéressant aussi à la position de Maersk à Montoir.
"Nous préférons être la 2 CV du shipping et discuter le bout de gras avec une baguette de pain et un camembert assis dans un champ", affirme la direction générale de MSC France, rappelant qu’il y a quelques années, des commerciaux de Maersk France présentaient leur compagnie comme étant la "Rolls-Royce du shipping". Invitée le 21 décembre à faire part de son point de vue, Maersk France n’a pas répondu.