Deuxième pays consommateur au monde, la Chine se fournit d’abord auprès de l’Arabie saoudite puis de l’Angola et de l’Iran. Chaque jour, elle achète déjà 400 000 barils (bpj) de pétrole brut à l’Iran, qui en produit 4 millions. Et les achats des groupes publics chinois Zhuhai Zhenrong Corp, Unipec et Sinopec devraient encore augmenter, d’après Mohammad Ali Khatibi, directeur adjoint pour les affaires internationales de la compagnie publique National Iranian Oil Company (NIOC). Pour 2008, celle-ci et Zhuhai Zhenrong Corp ont décidé de prolonger un accord sur 240 000 bpj et de renouveler un contrat d’un an pour 1 Mt de fioul. Dans l’autre sens, la valeur des exportations chinoises vers l’Iran a atteint 5,9 Md$ (4,01 Md€) au cours des dix premiers mois de l’année, soit une hausse de 68,4 % en un an.
INVESTISSEMENT MASSIF
Dès 2004, Sinopec, premier groupe chinois pour le raffinage et la pétrochimie, s’était engagé à acheter 10 Mt de gaz naturel pendant 25 ans et à participer au développement du gisement pétrolier de Yadavaran. Le 9 décembre dernier, il a finalisé avec la NIOC un contrat portant sur un investissement de 2 Md$ (1,36 Md€) en ce sens. L’accord de type "buy back", consiste, pour les contractants étrangers, à remettre à la NIOC l’exploitation du gisement à l’issue de son développement. Leur investissement est couvert par la fourniture de pétrole et de gaz pendant quelques années. Cet accord sino-iranien a suscité la réprobation immédiate du gouvernement américain, soucieux d’imposer des sanctions à l’Iran au sujet de son programme nucléaire, qu’il a pourtant arrêté en 2003… d’après un rapport rendu récemment public par les services de renseignements américains!
De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné l’aspect purement commercial de la coopération énergétique d’une entreprise chinoise avec l’Iran et qui exclut toute considération politique de la part d’un gouvernement tiers.
Selon les estimations iraniennes, Yadavaran devrait produire 300 000 bpj de brut. Ses réserves en pétrole seraient de 18,3 milliards de barils, soit 3,2 milliards récupérables, et celles en gaz de 12 500 Mdm3, dont 2 700 Mdm3 récupérables.