JMM: Votre vaste plan d’investissement sur l’activité offshore s’étend jusqu’en 2010. Êtes-vous si confiant dans ce marché?
Jacques de Chateauvieux (J.d.C.): "Plus que confiant. Nous avions d’abord identifié un cycle favorable de trois à quatre ans, ce cycle est aujourd’hui de sept à dix ans. Majors internationaux et sociétés nationales se lancent plus que jamais dans l’exploitation offshore. À tel point qu’il s’est formé un goulet d’étranglement sur le matériel de forage et de plate-forme qui allonge les délais de livraison. Tout va donc s’étaler dans le temps. Cela va nous occuper jusqu’en 2015."
JMM: Comment cela va-t-il se traduire pour le groupe?
J.d.C.: "Un challenge sans précédent avec l’embauche de trois personnes par jour et la réception d’un navire tous les 12 jours. Une grosse majorité des 200 navires en commande sera construite en Chine, un peu en Inde et le reste en Occident."
JMM: Sous quels pavillons et avec quel équipage?
J.d.C.: "Le pavillon RIF représente 50 % des immatriculations, sinon on retrouve toutes les nationalités: luxembourgeoise, norvégienne, angolaise, indienne, brésilienne… Quant au recrutement des officiers, on compte 25 à 30 % de personnel français. Il faut dire qu’on a du mal à embaucher dans l’Hexagone alors que nous sommes le premier recruteur à la sortie des ENMM (environ 40 sur les 150 qui sortent chaque année, lire p. 36)."
JMM: Avec une telle croissance, votre siège marseillais ne se révèle-t-il pas étroit?
J.d.C.: "La vente de l’activité remorquage Abeilles va opportunément dégager de la place sur le site de St-Victor."
JMM: Pourquoi vendez-vous les Abeilles?
J.d.C.: "Notre taille n’était pas suffisante adaptée pour acquérir une dimension européenne et internationale. Face à des clients de plus en plus gros qui ont un pouvoir de négociation plus fort, nous n’avions pas assez de synergie en étant inexistants hors Hexagone. Une précision, seule l’activité remorquage est entrain d’être vendue à Boluda. Les Abeilles demeurent et continuent d’assurer leur mission de sauvetage et d’assistance en mer."