Autoroutes de la mer: le point de vue espagnol

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C’est par la presse que la profession maritime espagnole a pris connaissance des offres remises ou supposées telles: BAI pour une liaison Santander-La Rochelle; Grimaldi-LD Lines associé à CMA CGM pour une desserte Gijon-St-Nazaire et Acciona entre Vigo et St-Nazaire. Le ministère du Développement n’a pas publié pour l’instant de communiqué faisant état des offres déposées; pas plus que le ministre français chargé des Transports. Selon une source officielle espagnole, la commission intergouvernementale examinera les offres et ce n’est qu’après vérification de celles-ci que la liste sera publiée. "La presse espagnole a fait état de trois offres, mais rien ne dit qu’il n’y en a pas d’autres", affirme un consultant spécialisé.

Côté compagnies, à notre demande, la BAI a confirmé avoir fait acte de candidature sans préciser les ports desservis. LD Lines confirme également avoir déposé une offre avec Grimaldi et CMA CGM dans le cadre du cercle de l’optimodalité pour transporter des semi-remorques accompagnées ou non entre Gijon et St-Nazaire. Pour LD Lines, il y a trois offres "sérieuses" et les autres.

Le silence des autorités n’étonne personne en Espagne. Depuis le début, le dossier des autoroutes de la mer est traité dans le plus grand secret, qui contraste avec l’intérêt manifesté des opérateurs privés et des autorités portuaires. La presse espagnole, économique ou locale des villes portuaires concernées, s’est fait l’écho de cette préoccupation avec une large couverture accordée aux autoroutes de la mer.

La profession n’a pas été consultée pour l’élaboration du cahier des charges. Ce sont les réactions, parfois très hostiles du secteur, qui ont conduit la commission intergouvernementale à modifier le cahier des charges et à retarder au 5 novembre la date de remise des offres.

ACCIONA: LA PLUS CRÉDIBLE

Des trois offres identifiées, seule celle de l’espagnole Acciona semble véritablement crédible pour les professionnels espagnols. La ligne existe déjà et est "assise" sur les flux entre l’usine Citroën de Vigo et Saint-Nazaire. L’extension prévue jusqu’à Algésiras est jugée comme étant une initiative particulièrement intéressante dans une perspective de moyen terme: il s’agit de capter les flux en provenance du Maroc.

La ligne Santander-La Rochelle semble difficilement rentable au vu de la faible distance entre les deux ports. Il en va de même pour Gijon-Saint Nazaire: les flux de camions entre les deux villes ne semblent pas suffisants non plus pour rentabiliser une ligne appelée à être quotidienne même si Gijon, associé à Aviles, affiche des ambitions de trafics avec l’extension de la zone d’activité logistiques et industrielles des Asturies.

Les opérateurs maritimes espagnols attachent une importance particulière aux autoroutes de la mer, car ils y voient un moyen de développer des trafics de substitution. "Il y a de vrais marchés à gagner. Mais le succès du TMCD entre l’Espagne et l’Italie montre que le trafic doit reposer sur des réalités économiques", explique l’un d’entre eux. L’étude de Catram avait jugé il y a deux ans peu rentable une ligne Bilbao/Saint-Nazaire, pour de multiples raisons dont la faiblesse de l’écart entre les temps de transport (16 h par navire contre 11 h par la route) et l’éloignement de Nantes des principaux réseaux logistiques européens. Bilbao dispose depuis peu de sa propre ligne avec Zeebrugge.

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