NITC, à l’origine National Iranian Tanker Company, a été privatisé en 2000 et appartient aujourd’hui à des investisseurs institutionnels. Son président, Mohammad Souri, s’est entretenu en exclusivité avec le Journal de la marine marchande, alors qu’il se rendait à la conférence biennale Maritime Cyprus, organisée à Limassol du 24 au 26 septembre et intitulée "Une nouvelle image du transport maritime". Le commissaire européen aux Transports Jacques Barrot et le secrétaire général de l’OMI Efthimios Mitropoulos devaient y assister. "Le projet d’améliorer l’image du transport maritime reçoit le soutien total de NITC, armement international au pétrole dont le siège est à Téhéran et qui dispose de bureaux à Sharjah (Émirats arabes unis) et dans des ports européens comme Stockholm et Rotterdam, déclare Mohammad Souri, mon entreprise exploite actuellement une flotte de 30 navires-citernes à double coque. Au cours des quinze dernières années, pas un seul de nos navires n’a été mis sous séquestre dans le cadre du contrôle de l’État du port et n’a ni causé de pollution pétrolière, ni échoué à un vetting pétrolier majeur. Nous sommes de bons citoyens de la communauté maritime internationale". Il ajoute: "Aujourd’hui, les trafics tiers pour le compte des grandes compagnies pétrolières multinationales constituent 80 % de notre activité".
DES MOTIFS COMMERCIAUX
La décision de transférer certaines unités neuves sous un autre pavillon "a été prise il y a quelque temps, indique Mohammad Souri, en partie pour des motifs commerciaux afin de garantir plus de sûreté à nos financiers internationaux". Interrogé sur une éventuelle motivation politique, Mohammad Souri répond: "NITC est une compagnie purement commerciale et nous ne nous mêlons pas de politique. Notre but est d’offrir à nos affréteurs internationaux les normes les plus élevées en matière de sûreté, d’efficacité et de protection de l’environnement. Nous considérons que le pavillon chypriote est en mesure de le faire, conformément aux réglementations de l’Union européenne et de l’OMI." La réputation du registre chypriote en matière de sécurité s’est en effet améliorée. "Le pavillon de Chypre est maintenant sur la liste blanche du mémorandum de Paris, explique Mohammad Souri, juste après celui de la Grèce et avant celui des États-Unis, et il est aussi sur la liste blanche du mémorandum de Tokyo. Nous pourrions immatriculer plusieurs de nos navires neufs à Chypre à l’avenir, pas seulement des pétroliers Suezmax et des VLCC mais aussi d’autres types de navires. Les spécifications techniques de toutes nos unités sont très supérieures au minimum requis". Avec environ 21 Mtjb, la flotte sous registre de Chypre est la 10e du monde et la 3e de l’Union européenne après celles de la Grèce et de Malte.
COMMANDES EN CHINE
NITC a fait figure de pionnier lors du renouvellement de sa flotte. Presque tous ses navires, détruits par des missiles irakiens entre 1981 et 1987, ont été remplacés à la hâte par du tonnage d’occasion. La modernisation à grande échelle a vraiment commencé à la fin des années 1990 avec une première série de VLCC construits en Chine.
NITC souligne qu’il a exigé de l’acier japonais plutôt que chinois et demandé à la société danoise de classification Det norske Veritas de suivre attentivement les travaux. D’après une évaluation technique indépendante, ces navires, dont le premier a été livré en 2002, sont au moins aussi performants que ceux, plus chers, que NITC a commandés en Corée du Sud à la même époque.