Autoroutes de la mer et ports, deux "gros" dossiers selon Dominique Bussereau

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Soulignant le bon travail effectué par la Cour des comptes en 2006 sur les ports français, Dominique Bussereau a confirmé que l’intermodalité serait au cœur du Grenelle de l’Environnement qui sera lui-même suivi d’un CIADT sur l’ensemble des infrastructures.

Évoquant le rétablissement opéré par la Deutsche Bahn en matière de fret ferroviaire, il a estimé "inacceptable que la SNCF continue de perdre des parts de marché". Il ne faut pas non plus en rester à l’autoroute ferroviaire Luxembourg/Perpignan, mais la multiplier, notamment entre la façade atlantique et la région Rhône-Alpes.

Les autoroutes de la mer sont une autre priorité, mais il reconnaît que "l’on a perdu beaucoup de temps avec nos amis espagnols à définir précisément ce que l’on voulait faire sur la façade atlantique". L’appel d’offres tel qu’il existe aujourd’hui ne correspond vraisemblablement pas à ce qu’attendent les chargeurs en termes de fréquence, de densité, de nature du transport et de la nature même des lignes envisagées. Selon le secrétaire d’État, "il faudra aller beaucoup plus loin en s’inspirant des résultats positifs de la ligne Toulon/Civitavecchia, car une autoroute de la mer ce n’est pas du cabotage, ce ne sont pas des lignes régulières, mais un effet fréquence comme ce qui se passe déjà entre Calais et Douvres". Dominique Bussereau a également dit son attachement à mener à son terme le projet Seine-Nord et déploré le retard pris par l’écluse fluviale du Havre.

Concernant la réforme des ports, le secrétaire d’État estime nécessaire de "repenser la mission des ports autonomes en les recentrant sur la gestion et le développement du domaine qui leur est confié. Un effort est à accomplir sur la stratégie et la promotion de la place portuaire et le développement des filières logistiques". Il faut aussi "repenser la dynamique des ports afin de mieux articuler la représentation des différents acteurs dans les instances de décision". Il est également d’avis de "mieux structurer la concertation sur la politique de chaque établissement avec l’ensemble des acteurs de la place et de repenser la place des collectivités décentralisées dans la gestion des ports, afin de bien distinguer le régalien de l’économique".

MANQUE DE FLUIDITE DES PORTS

Les interventions des invités de l’AUTF ont porté sur l’organisation des ports français et leur connexion avec le fluvial et le ferroviaire. Pour Bernard Mazuel, directeur général APL France, l’absence de mouvements sociaux et la fiabilité de la manutention seront des critères déterminants dans les choix d’escale des conteneurs de 12 000 EVP qui devraient passer de quatre ports européens à trois sur les lignes Europe/Asie. François Soulet de Brugière, président du Port autonome de Dunkerque, et chargeur pratiquant des ports qui vont du Pirée à Saint-Pétersbourg, a déploré le manque de fluidité des ports français pénalisés par des rigidités administratives. Il a stigmatisé les méthodes de la douane, en particulier pour les produits vétérinaires et phytosanitaires. Une simplification des relations entre les ports et l’État s’impose: "Nous réclamons une seule tutelle donnant des objectifs clairs et jugeant sur résultats." Cette simplification est également réclamée par Pierre Karsenti, adjoint au directeur des transports maritimes de Total, et partisan d’une refonte des conseils d’administration des ports , clarifiant le rôle de l’autorité publique et des acteurs privés.

Selon Hubert du Mesnil, président de Réseau ferré de France, "pour le fer comme pour les ports, le retard n’est pas d’abord un problème d’infrastructures ou de statut, mais un problème de corporatismes". Dans l’interface avec les ports, "c’est à ces deniers de prendre la main sur l’organisation ferroviaire et à RFF de proposer les sillons". Selon lui il n’y a pas un problème de place puisqu’il y a de moins en moins de trains à rouler!

Fernand Bozzoni, président du Bureau de promotion du Short sea shipping qui animait les débats a conclu en soulignant qu’après avoir entendu les paroles du ministre, il subsistait beaucoup d’incertitudes, mais qu’il en retenait au moins sa volonté de faire bouger les lignes.

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