L’échangeur de température mis en cause

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Géré par Zodiac Maritime Agencies, ce porte-conteneurs de 4 507 EVP nominaux livré en 1996, navigue sous pavillon britannique. Vers 0 h 30 le 2 octobre, alors qu’il quittait le port de Norfolk (Virginie), une alarme signale une baisse de pression dans le circuit vapeur. La bordée à la machine trouve une fuite de vapeur sur l’arrivée d’air de la chaudière auxiliaire. Il apparaît finalement qu’un tube de la chaudière est fortement déformé et fissuré. Le chef mécanicien est tardivement prévenu.

L’officier de passerelle encore plus tard. Alors qu’il lui était possible de se mettre au mouillage pour déterminer en toute sécurité l’importance du problème, le navire poursuit sa route vers la pleine mer, à vitesse lente, note la MAIB.

Un échangeur de température (Exhaust Gas Economiser, EGE) est finalement branché pour produire de la vapeur en utilisant la chaleur des gaz d’échappement du moteur principal. Vers 2 h, la température de l’EGE est trouvée anormalement élevée. Le chef mécanicien s’aperçoit qu’il y a un incendie dans l’admission du EGE. L’alarme générale est déclenchée vers 2 h 30. La chaleur produite par l’EGE met le feu à tout ce qui se trouve à proximité. L’équipe anti-incendie ne parvient pas à contrôler l’incendie et évacue la salle des machines. Elle y retourne pour tenter de refroidir à la lance à incendie l’EGE. La salle des machines est de nouveau évacuée car le responsable de l’équipe craint un effondrement de la structure. Percutées, les bouteilles de CO2 se vident mal. Leur effet est faible. Le feu est finalement éteint après que le siège de l’armateur ait conseillé d’injecter de l’eau par la cheminée et les portes de l’échangeur.

La MAIB estime que les techniques inappropriées utilisées pour combattre l’incendie s’expliquent par la compréhension insuffisante de l’équipage du fonctionnement de l’EGE et des moyens de combattre efficacement un incendie. Le système de gestion de la qualité et de la sécurité du navire était insuffisamment détaillé pour aider le bord à gérer le problème. Les dysfonctionnements de certains équipements ont rendu encore plus difficile la lutte contre l’incendie. Le système de suivi de l’entretien – ainsi que les audits – n’ont pas été en mesure de détecter l’état réel de ces équipements, ajoute la MAIB. Zodiac Maritime ayant pris de lui-même les dispositions qui s’imposaient, la MAIB n’a pas de recommandation supplémentaire à formuler.

Ce gestionnaire de navires pourrait devenir un "bon client" de la MAIB. En effet, Zodiac Maritime gérait le MSC-Napoli, porteconteneurs britannique qui fut échoué sur une plage britannique en janvier dernier pour éviter son naufrage. Les seuls Britanniques à bord étaient les deux élèves officiers.

La langue maternelle en cas de stress

“L’équipage, à l’exception du chef mécanicien, était originaire de l’Europe de l’Est. Malgré les exigences en matière de certificats prouvant une bonne pratique de l’anglais et leur habitude de travailler dans cette langue, il y a eu une tendance de la majorité de l’équipage à revenir à sa langue maternelle. Cela a eu pour conséquence d’isoler le chef mécanicien et de réduire sa capacité à comprendre et à gérer la situation de crise”, précise la MAIB dans son rapport.

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