Désaccord persistant en Amérique du Nord

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Le "passage du Nord-Ouest", cette voie maritime qui relie l’Atlantique au Pacifique en serpentant entre les îles arctiques canadiennes, devenue prometteuse du fait du réchauffement climatique, a été un des sujets phares du Sommet de Montebello. La rencontre, qui avait lieu au Québec les 20 et 21 août, réunissait les présidents américain Georges W. Bush et mexicain Felipe Calderon, ainsi que le 1er ministre canadien Stephen Harper dans le cadre du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP). Le contenu des discussions, souvent bilatérales, reste confidentiel, mais le sujet a néanmoins été évoqué lors de la conférence de presse finale. Georges W. Bush et Stephen Harper ont confirmé qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, chacun campant sur ses positions antérieures. Pour le chef de l’État américain, le passage du Nord-Ouest doit être considéré comme une voie de navigation internationale qui appartient à tous. Pour le 1er ministre canadien, il s’agit d’eaux territoriales canadiennes.

UN AFFLUX DE MESURES POUR LES ÎLES ARCTIQUES

Les États-Unis ne remettent toutefois pas en cause la souveraineté du Canada sur les îles arctiques et Georges W. Bush dit soutenir les efforts de son homologue pour affirmer la souveraineté canadienne dans la région. Stephen Harper a en effet multiplié les gestes symboliques ces dernières semaines. Il a effectué un déplacement médiatisé dans le Grand-Nord et annoncé diverses mesures économiques, militaires et sociales: achat de six à huit navires patrouilleurs spécifiquement équipés de l’armée; installation d’un centre de formation militaire; augmentation du nombre de rangers; extension d’un parc national, construction d’un port en eau profonde…

Celui-ci, situé à Nanisivik, au nord de l’île de Baffin, servira à des fins civiles et militaires. Il nécessitera un investissement de CAN 100 M$ (70 M€) pour ses quais et son centre de ravitaillement en carburant. Les études du projet vont débuter. Le site devrait ouvrir en 2012 et être totalement opérationnel en 2015.

UN ENJEU QUI DÉPASSE LA CIRCULATION MARITIME

Certains observateurs, y compris canadiens, s’inquiètent de la militarisation de la région. Toutefois, Stephen Harper a reçu un appui de poids. L’ancien ambassadeur américain au Canada, Paul Cellucci, a affirmé que les États-Unis devraient reconnaître le passage du Nord-Ouest comme étant sous autorité canadienne. Et ceci, pour donner au Canada les moyens et la légitimité pour en assurer le contrôle et donc de sécuriser le continent. Du côté de l’Union européenne et du Japon, on considère la voie maritime comme étant une voie de navigation internationale.

Au-delà du passage, le sous-sol polaire, riche en pétrole et gaz naturel, est également l’objet de toutes les convoitises. Les Russes ont envoyé un sous-marin y planter un drapeau il y a quelques semaines. Une prouesse technique, certes, mais vécue comme une provocation par le Canada. Le Danemark vient par ailleurs d’envoyer des scientifiques en mission pour récolter des preuves et appuyer ses revendications territoriales. La Norvège et les États-Unis sont également au nombre des prétendants…

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