Un marché à trois faces

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Le marché de croisière le plus important au Canada se situe sur la côte Ouest, sur la route de l’Alaska. Celui-ci représente en effet la troisième destination de croisière au monde avec 1,5 millions de visiteurs par an, derrière les Caraïbes et la Méditerranée. Ce marché, qui capte surtout une clientèle de Nord-américains, est relativement mature. Principal port concerné durant la saison, qui s’étale de mai à septembre: Vancouver. En 2006, le port a accueilli 837 823 croisiéristes avec au total 272 escales. Prince-Rupert, qui se présente comme la porte Sud-Est de l’Alaska et que l’on rejoint après le populaire "Inside passage" de la Colombie-Britannique, tire son épingle du jeu avec 62 845 passagers pour 32 escales, tout comme le port de Victoria.

RECUL SUR LE PACIFIQUE

Si Prince-Rupert prévoit un bond de + 75 % cette année avec 47 navires touchant le port et débarquant 110 000 passagers, la situation se détériore toutefois à Vancouver depuis le pic de 1 125 252 croisiéristes en 2002. Alors qu’il était un point de départ ou d’arrivée pour la plupart des itinéraires vers l’Alaska, de plus en plus de compagnies lui préfèrent aujourd’hui Seattle, aux États-Unis. Ce port se positionne fortement sur ce marché grâce à de nouvelles infrastructures et à l’organisation d’événements mondiaux dédiés au tourisme. En 2007, Vancouver attend tout de même 300 paquebots et près d’un million de passagers sur ses deux terminaux spécialisés, Canada Place et Ballantyne. Chaque navire qui accoste génère 14 emplois directs, soit CAN 1,5 M$ (1 M€) de retombées. Dans cette zone, le croisiériste dépense en moyenne 139 $ (97 €) par escale.

CROISSANCE EN ATLANTIQUE

Sur la côte Est, le marché des croisières est plus récent et encore en développement. 550 000 passagers et 190 escales ont été enregistrés en 2006, selon l’Association de la croisière du Canada Atlantique. Il s’agit de croisières longues, au départ de New York, qui font escale dans les ports de la côte Est avant d’entrer dans le Saint-Laurent, ou d’escapades courtes, débutées à New York ou Boston, qui resteront en Nouvelle-Angleterre et Atlantique. Toutes les provinces maritimes sont impliquées: Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et Île du Prince-Edouard. La saison débute en mars, mais c’est surtout un tourisme d’automne, lorsque les paquebots américains exploités plus tôt sur les Caraïbes et la Méditerranée sont redéployés près de leur port d’attache.

Le port d’Halifax a reçu 169 824 croisiéristes en 2006. Les autorités en espèrent 180 000 cette année avec 94 escales. Les infrastructures viennent d’être améliorées, avec l’ouverture du Pavillon 22, qui regroupe boutiques et services. Le port de Saint-John a vu 88 000 passagers débarqués de 34 navires l’an dernier; elle en attend 140 000 cette saison avec 55 escales. Un record. L’objectif est d’atteindre 200 000 croisiéristes d’ici cinq ans grâce à des efforts de promotions conjoints entre opérateurs privés, ville et province. Une gare maritime sera édifiée pour 2008. Les villes de Sydney et Charlottetown (accueil de 40 paquebots et 68 000 passagers cette année contre 24 escales et 28 000 passagers en 2006) profitent également de cette clientèle. Charlottetown vient d’investir 18 M$ (12,5 M€) dans un centre spécialisé et l’allongement de son quai. Pour ces provinces, les retombées économiques sont estimées à 56 M$ (39 M€) alors que les visiteurs déboursent 92 $ (64 €) par escale.

POTENTIEL SUR LE SAINT-LAURENT

Le marché prometteur se situe sur le Saint-Laurent. L’Association des croisières du Saint-Laurent vient d’ailleurs de lancer une offensive marketing: communication, organisation de l’offre, renouvellement des outils pratiques pour les professionnels, présence à l’international… Les responsables misent sur l’authenticité de l’itinéraire (villes pittoresques, offre touristique de plein air…), la sûreté et le besoin de nouvelles destinations pour les compagnies. Ils ont identifié neuf escales, déjà ancrées ou à positionner: Montréal, Trois-Rivières, Québec, Saguenay, Baie-comeau, Sept-îles, Havre-Saint-Pierre, Gaspé-Percé-Chandler et les Îles de la Madeleine. Le but est de porter le nombre de croisiéristes de 111 119 (2006) à 200 000 en 2010, puis à 400 000 en 2014. Le fleuve ne capte pour l’instant que 1 % du marché mondial mais les Européens s’y font plus nombreux.

Chaque passager dépense en moyenne 143 $ (100 €) par jour à terre et l’ensemble de l’industrie génère 22 M$ (15,3 M€). La compagnie la plus fidèle est Holland America, qui intervient de mai à octobre, ses homologues se concentrant sur la fin de saison. Les grands paquebots ne peuvent aller au-delà du pont de Québec où Grand-Princess, de Princess Cruises, est attendu cette année avec ses 3 000 passagers. Pour suivre la croissance et créer les escales, le ministère québécois du Tourisme estime les investissements nécessaires à 135 M$ (94 M€). Saguenay agrandit déjà son quai pour 30 M$ (20,1 M€).

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