Le ministre espagnol de l’Équipement, Magdalena Alvarez, et son collègue marocain de l’Équipement et du Transport, Karim Ghellab, ont présenté officiellement, le 8 juin, à Jacques Barrot, commissaire européen en charge des Transports, le projet de construction d’un tunnel ferroviaire sous le détroit de Gibraltar.
À cette occasion, les ministres ont présenté une version préliminaire des études commandées en 2006. Il s’agit de l’avant-projet primaire et de l’étude de prévision de trafic (voir encadré). Les schémas directeurs des extensions ferroviaires, tant au nord qu’au sud, ont également été montrés.
Jacques Barrot a estimé que ce projet pourrait recevoir un appui financier de l’Union européenne dans le cadre du nouvel Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVD) avec les pays de la Méditerranée qui couvre la période 2007-2013. Il a, en outre, suggéré la tenue d’une réunion avec Benita Ferrero-Waldner, commissaire en charge des Relations extérieures, laquelle pourrait avoir lieu cet automne.
RETOUR SUR UN RÊVE VIEUX DE 30 ANS
Lors du sommet bilatéral Espagne-Maroc, qui s’est tenu en mars, le projet de construction d’un tunnel ferroviaire sous le détroit de Gibraltar a été, de nouveau, abordé. Lors de la conférence de presse qui a suivi, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, a indiqué que son gouvernement était "fermement décidé" à promouvoir ce projet, une fois que les études auront été terminées. Le gouvernement marocain, de son côté, a toujours été un chaud partisan du tunnel.
Cela fait presque trente ans que ce nouveau lien entre les deux continents est évoqué. Le projet a fait l’objet d’accords de coopération bilatérale, entre les deux pays, en 1980 puis en 1989. Un Comité mixte hispano-marocain, composé de hauts fonctionnaires des deux pays, a été constitué en vue de réaliser l’étude de faisabilité et se réunit régulièrement. C’est le véritable organe de direction du projet. Par ailleurs, deux sociétés publiques ont été constituées: la Sned (Société nationale d’études du détroit de Gibraltar), du côté marocain; et la Seceg (Société espagnole d’études pour le lien fixe à travers le détroit de Gibraltar) du côté espagnol. Celles-ci sont chargées d’élaborer les programmes d’études et de veiller à leurs mises en œuvre, le tout de façon conjointe.
Deux études en 2006
En 2006, deux contrats importants ont été signés:
• l’étude “Avant projet primaire” (APP) de la solution ferroviaire sous le détroit, couplée avec l’étude d’impact sur l’environnement (1er septembre 2006) au bénéfice du groupement composé des bureaux d’études Typsa (Espagne), Ingema (Maroc), Lombardi (Suisse) et Geodata (Italie);
• l’étude du modèle de prévision de trafic (15 septembre 2006) au bénéfice du groupement composé des bureaux d’études Ineco (Espagne), Setec-International (France) et CID (Maroc).
À partir de ces études, un rapport d’évaluation globale devra être présenté en 2008. Leurs résultats premettront de déterminer le coût exact et le niveau possible de trafic; et avoir ainsi une idée plus claire de la viabilité réelle du projet.