Le directeur général de Corsica Ferries France (CFF), Pierre Mattéi, s’inquiète de la tournure que prennent les événements à quelques semaines de l’attribution de la concession de service public entre la France et la Corse. L’armement bastiais a répondu à l’appel d’offres par une proposition groupée avec la Compagnie méridionale de navigation (CMN) sur certaines liaisons. Alors que l’autre postulant, la SNCM, a été reçue par l’OTC (Office des transports de Corse) au mois d’octobre, Corsica Ferries et la CMN ont attendu le 13 novembre pour entrer dans le bureau de l’office corse. "Nous avons obtenu une réunion avec les institutions locales parce que le tribunal les y a obligé", regrette Pierre Mattéi. Et le directeur de CFF se défend des attaques que profère son concurrent d’avoir répondu à l’appel d’offres pour précipiter la disparition de la SNCM. "Nous avons répondu à l’appel d’offres parce que notre métier est de gérer du fret et des passagers, pas des contentieux. Notre proposition répond à une préoccupation: rendre le coût pour la collectivité Corse moins cher que le système des subventions." En outre, cette alternative à la solution globale de la SNCM garantie, selon le directeur de CFF, une situation concurrentielle sur ces liaisons qui profitera aux utilisateurs. CFF estime que la proposition de la SNCM aura un surcoût d’environ 30 M€ par an, que la collectivité devra financer. Si l’office corse attribue le marché à la SNCM, l’armement bastiais demeure vague sur son avenir, sans exclure un départ de ces liaisons.
En 2006, Corsica Ferries devrait voir son trafic passagers et fret augmenter. Le CA gagnerait 5 à 6 %, ainsi que les résultats et ce malgré la hausse des carburants.
