Pour sécuriser les expéditions de pétrole et de gaz, les États-Unis déploient une présence navale à Ras Tanura et dans le golfe de Guinée. Dans le premier cas, il s’agit de contrer une menace terroriste plus ou moins imminente et, dans le second, d’une prévention sur le long terme.
RAS TANURA…
Des bâtiments militaires américains et britanniques, déployés dans le golfe Persique, ont renforcé les patrouilles des unités saoudiennes et de Bahrein à proximité du terminal pétrolier de Ras Tanura pour dissuader une éventuelle attaque terroriste. Un communiqué du 27 octobre du bureau commercial britannique de Dubaï avertit les navires marchands relâchant à Ras Tanura de rester à l’écoute et répondre aux instructions des bâtiments de la coalition. Il fait suite à une circulaire similaire du ministère britannique des Transports adressée aux navires de commerce battant le pavillon national.
Avec une capacité de 6 millions de barils par jour (bpj), Ras Tanura est le principal terminal pétrolier d’Arabie saoudite, qui exporte 7 bpj.
Déjà en juillet, le vice-amiral Partrick Walsh du commandement central des forces navales américaines avait déclaré à l’agence Reuters redouter une attaque des installations pétrolières par l’organisation terroriste Al Qaïda à partir de la mer. En février, une agression de ce type avait échoué contre la raffinerie saoudienne d’Abqaiq, la plus grande du monde. Elle avait entraîné une hausse de 30 % du prix du baril de pétrole à 61 $.
…ET GOLFE DE GUINÉE
Depuis septembre, la Marine américaine a renforcé sa présence dans le golfe de Guinée pour améliorer la sûreté des routes maritimes, notamment du pétrole et du gaz. Le Nigeria, l’Angola, le Gabon, la Guinée Équatoriale et Sao Tomé & Principe assurent en effet 16 % des besoins américains en énergie. Ce chiffre devrait passer à 25 % en 2015, vu que Washington tente de réduire les importations en provenance du Moyen-Orient. Il est donc vital pour la Marine américaine d’identifier, de suivre et de connaître l’historique des navires qui viennent de la côte occidentale d’Afrique, a indiqué à Reuters l’amiral Harry Ulrich, commandant des forces navales américaines pour l’Europe et l’Afrique. Nulle en 2004, la présence navale américaine dans la région consiste aujourd’hui à apporter une assistance, notamment médicale, pour "aider les Africains à s’aider eux-mêmes" à protéger leurs ressources naturelles, à savoir produits énergétiques, mais aussi bauxite et pierres précieuses. Son objectif de créer un environnement stable pour le commerce, facteur de prospérité. L’amiral a rappelé que l’absence d’état de droit fait perdre chaque année des milliards de dollars à l’économie des pays du golfe de Guinée, à cause de la pêche illégale, du trafic de migrants, de la contrebande et de la piraterie.