Le groupe PSA International Pte Ltd (PSA) a finalement pris officiellement contact avec P & O, peut-être en vue d’une éventuelle offre formelle de rachat à £ 4,7 par action.
PSA, propriétaire du port de Singapour, exploite aussi divers terminaux. À la suite de l’offre de rachat par DP World, il avait acquis plus de 4 % de P & O sans pour autant dévoiler ses intentions. Pour l’instant, sa proposition n’est pas encore formelle et reste soumise aux conditions préalables suivantes:
• que tout soit fait dans les formes;
• approbation du Conseil d’administration de PSA;
• retrait par le Conseil d’administration de P & O de la recommandation de l’offre de rachat par DP World et recommandation à l’unanimité de l’offre de PSA si elle a lieu;
• confirmation des responsables du fonds de pension de P & O UK que le montage financier à venir soit acceptable.
PSA garde la possibilité de renoncer à remplir ces conditions. De son côté, le Conseil d’administration de P & O a décidé de lui accorder un délai pour les remplir et présenter une offre formelle. Il envisage aussi de retarder de deux semaines l’assemblée générale des actionnaires prévue le 20 janvier. Il n’est pas non plus certain ni de l’offre de PSA, ni dans quels termes elle pourrait être formulée.
DP World n’a pas encore réagi mais, selon les cambistes, pourrait bientôt faire une nouvelle proposition probablement supérieure à £ 5 (7,30 €). Comme PSA et DP World disposent de fonds importants, une guerre des offres de rachat est tout à fait plausible.
PAS OU PEU DE RÉACTIONS
Conformément à son habitude, le gouvernement britannique n’a fait aucun commentaire. En effet, il n’intervient guère dans les ventes d’actions d’entreprises cotées en bourse. Les syndicats n’ont pas dit grand-chose, sans doute parce que la majorité du personnel est employée dans des terminaux situés à l’étranger. Quant aux salariés de Grande-Bretagne, la majeure partie d’entre eux est répertoriée dans la division ferries, qui inclut le grand opérateur européen P & O Ferrymasters. Dans l’ensemble, la communauté maritime britannique regrette le prochain passage sous contrôle étranger d’un fleuron du transport par mer. Mais d’un autre côté, le sentiment prévaut que P & O est depuis des années la proie de spéculateurs, qui veulent seulement faire de l’argent sans s’intéresser particulièrement au transport maritime.
LA DIVISION FERRIES
Quoique sa taille ait été réduite au cours des dernières années, la division ferries exploite encore des navires entre la Grande-Bretagne, l’Irlande, la France, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne.
Elle est considérée comme importante par DP World, qui a déclaré vouloir continuer à l’exploiter, au moins dans un premier temps. Cette intention satisfait les syndicats.
En ce qui le concerne, PSA n’a donné aucune indication en la matière.
Une rumeur a circulé selon laquelle le groupe danois Mærsk, par l’intermédiaire de sa filiale Norfolkline, pourrait se porter acquéreur de la division ferries après le rachat de P & O par un repreneur. Mærsk n’a rien confirmé. Pourtant vu la solide position de Norfolkline sur les liaisons maritimes intra-européennes, une offre de sa part en ce sens soulèverait la question de la concurrence. Cela impliquerait aussi des pertes d’emplois… et les syndicats feraient sans aucun doute connaître leurs points de vues!