Le plus grand échec de l’Europe ? Ne pas avoir été capable de relancer les politiques maritimes et avoir failli dans la gestion de la Méditerranée, a tonné Stefano Messina, le président d’Assarmatori, l’association qui regroupe les principaux armateurs italiens (dont les membres totalisent une flotte de 450 navires), à l’occasion de son assemblée annuelle le 16 juillet à Rome.
Le patron d’un des armements italiens les plus emblématiques ne demande rien de moins à la Commission européenne qui est en train de s’installer de tout remettre à plat, la législature sortante « n’ayant pas été en mesure de gérer rationnellement le secteur maritime en dépit du poids des échanges commerciaux – 80 % – transitant par les ports et sur les navires de pays membres, à commencer par l’Italie ». Stefano Messina a également mis en cause une politique européenne qui aurait clairement accentué les distorsions de traitement en faveur des pays d’Europe du Nord. À titre d’exemple, il a cité les financements débloqués en faveur des compagnies qui relient les ports de la mer du Nord et de la Baltique au détriment de l’Italie, « pourtant commercialement bien plus stratégique en raison de ses liaisons avec les pays méditerranéens situés en dehors de la zone européenne ».
L’administrateur délégué de Fincantieri a jeté un autre pavé dans la mare de Bruxelles. « Nous sommes bloqués par l’interprétation des normes. Nous avons investi en France et nous attendons depuis des mois les conclusions de Bruxelles. Pourtant l’Europe a permis à la Corée du Sud de gérer les chantiers. Au lieu de nous bloquer entre nous, l’Europe doit s’occuper des intérêts de l’Europe » a lancé Giuseppe Bono. Achille Onorato, administrateur délégué du groupe Moby, a sollicité pour sa part des aides européennes pour le renouvellement de la flotte des ferries.