Sous la banane, une stratégie ?

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L’armement français a réaffirmé, officiellement et sous les ors de la République, ses convictions dans le développement économique des Antilles françaises, ses ambitions dans leur desserte maritime et au passage, son attachement à la banane antillaise…

Le navire amiral de CMA CGM, qui vient d’être « béni » par la ministre des Outre-Mer Annick Girardin, est le premier d’une série de quatre porte-conteneurs, visant à renforcer ses capacités en Martinique et Guadeloupe, où il opère 7 services, connectant les îles à l’Europe du Nord, la Méditerranée, l’Amérique centrale et du Sud, avec près de 240 escales par an.

D’une capacité de 3 504 EVP, dont 850 prises pour les reefers (transport de la banane oblige), le CMA CGM Fort de France sera suivi, d’ici l’été, de ses trois sisterships CMA CGM Fort Royal, Fort Saint-Charles et Fort Fleur d’Épée. Tous trois mesurent 219 m de long pour 35,6 m de large, avec un tirant d’eau de 11 m « particulièrement adapté aux ports antillais », précise CMA CGM. Ils succèdent ainsi aux Fort Vétérans de 2 260 EVP dont 556 prises reefers.

Immatriculés sous pavillon français Rif, les nouveaux fleurons de la flotte antillaise de CMA CGM sont destinés à la ligne reliant, en moins de dix jours, Le Havre, Montoir, Dunkerque et Anvers à Fort-de-France et Pointe-à-Pitre (NEFWI, North Europe French West Indies).

En renouvelant en novembre dernier jusqu’en 2026 son contrat de transport avec l’UGPBAN (Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique), le transporteur s’assure un volume de 270 000 t de bananes antillaises à acheminer jusqu’à Dunkerque, leur principal port de débarquement en Europe.

Plus largement, l’armateur français, qui a signé de nouvelles AOT d’une durée de 15 ans avec Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, entend « renforcer la complémentarité entre les deux îles » distantes de moins de 300 km, et prévoit d’y développer « le trafic de transbordement », notamment avec de nouvelles lignes et des navires jusqu’à 6 900 EVP.

En Martinique, les autorités portuaires n’ont jamais caché leur volonté de s’imposer en tant que hub régional de la zone Caraïbe, malgré la concurrence frontale avec les ports d’Amérique centrale.

Le GPM a engagé, il y a quelques années, un vaste programme de travaux sur son terminal de la Pointe des Grives de façon à accueillir à terme des navires de plus grande capacité et traiter davantage de porte-conteneurs simultanément. Ainsi, après la livraison en juin 2017 de 2,5 ha de terre-pleins supplémentaires et du quai allongé, l’aménagement de 2,5 ha supplémentaires devrait débuter. Sans se départir, le GPM de la Martinique reste ancré sur son cap au long cours : atteindre les 320 000 EVP.

Les deux ports français de la Caraïbe comptent tirer leur épingle de leur positionnement (a priori stratégique au centre d’une zone d’échanges dopée par la canal de Panama) en jouant la carte du transbordement international. Ils ne sont pas les seuls. Leur environnement est hautement concurrentiel. CMA CGM avait d’ailleurs choisi Kingston en Jamaïque en 2015 pour développer son grand hub Panama/Caraïbes. Selon les différentes études, entre 1,5 à 2 MEVP pourraient être captés grâce à la reconfiguration des écluses du Panama.

97,89 %

Aux termes du délai supplémentaire d’acceptation de son offre d’acquisition, l’armateur marseillais CMA CGM détenait 97,89 % du capital de la société suisse de logistique, Ceva Logistics.

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