Le producteur allemand d’électricité a signé un protocole d'accord avec l'autorité portuaire de Rotterdam pour implanter une usine d'hydrogène vert d'une capacité d'électrolyse de 100 MW à Maasvlakte.
En février dernier, Uniper et le port de Rotterdam avaient engagé une étude portant sur la viabilité économique de l’implantation d’une usine d'hydrogène vert d'une capacité d'électrolyse de 100 MW dans un premier temps sur le site portuaire d'Uniper à Maasvlakte.
Le port néerlandais a manifesté à plusieurs reprises ces derniers mois son intérêt pour l’hydrogène vert, obtenu grâce à la technologie de l’électrolyse (séparation de l'eau en hydrogène et en oxygène). En connectant un électrolyseur à des fermes éoliennes ou à des panneaux photovoltaïques, il devient possible d’utiliser directement de l’électricité verte. Dans le projet Rotterdam-Uniper, l’électricité renouvelable proviendrait notamment des parcs éoliens offshore.
L'étude, qui devrait être finalisée cet été, a été visiblement concluante puisque Uniper annonce avoir signé un protocole d'accord avec l'autorité portuaire pour concrétiser le projet. L'usine sera connectée au futur pipeline d'hydrogène HyTransport.RTM. Le producteur allemand va désormais lancer une étude d'ingénierie et de conception. Il entend solliciter des financements publics et prévoit de prendre une décision d'investissement définitive l'année prochaine.
Décision finale d’investissement en 2022
Le site Maasvlakte abrite actuellement une centrale électrique alimentée au charbon qu’Uniper a mis en service récemment, en 2016, mais condamnée d'ici le 1er janvier 2030 par la loi néerlandaise sur l'interdiction du charbon. Soit bien avant la fin de sa durée de vie commerciale prévue. L’industriel, qui a toujours affirmé qu'une conversion de l'installation n’était pas réaliste, a demandé une compensation au gouvernement néerlandais pour la perte de son investissement et intenté une action en justice pour contester la légitimité de la loi. Il affirme néanmoins atteindre la neutralité carbone d'ici 2035.
L'hydrogène industriel, produit à partir de gaz naturel, générerait 19 Mt de CO2 par an aux Pays-Bas. La zone industrialo-portuaire de Rotterdam consomme environ 40 % de la production totale d'hydrogène du pays. La transition vert de l'hydrogène vert dans l'industrie pétrochimique de Rotterdam présente donc un potentiel de décarbonation significatif, soutiennent les promoteurs du projet.
Les Pays-Bas, du fait de leur potentiel offshore, leurs capacités industrielles, le réseau gazier adaptable à l’hydrogène et connecté aux pays voisins, estiment avoir le « capital nécessaire pour jouer un rôle clé dans l’émergence d’un marché de l’hydrogène au niveau européen. »
La rédaction