La compagnie d’électricité allemande Uniper et l'autorité portuaire de Rotterdam coordonnent une étude de faisabilité dans l’objectif d’implanter une usine d'hydrogène vert d'une capacité de 100 MW.
Les deux parties ambitionnent d’aboutir d'ici 2025 à la concrétisation d’une usine d'hydrogène d'une capacité de 100 MW sur le site portuaire d'Uniper à Maasvlakte et d'étendre cette capacité à 500 MW. L'étude devrait être finalisée cet été.
Le port néerlandais a manifesté à plusieurs reprises ces derniers mois son intérêt pour l’hydrogène vert, obtenu grâce à la technologie de l’électrolyse (séparation de l'eau en hydrogène et en oxygène). En connectant par exemple un électrolyseur à des fermes éoliennes ou à des panneaux photovoltaïques, il devient possible d’utiliser directement de l’électricité verte. Dans le projet Rotterdam-Uniper, l’électricité renouvelable proviendrait des parcs éoliens offshore et de « diverses installations déjà disponibles sur le site d’Uniper », est-il précisé.
Les ports néerlandais veulent créer une bourse à l’hydrogène vert
Confirmation d’intérêts
En juillet 2020, l'Autorité portuaire de Rotterdam avait été le premier port à rejoindre le Conseil de l'hydrogène (Hydrogen Council). En octobre 2020, Landsvirkjun, la Compagnie nationale d'électricité d'Islande, et le port de Rotterdam avaient également annoncé la réalisation d’une étude commune sur l'exportation d'hydrogène vert.
Le même mois, quatre ports néerlandais – Rotterdam, Amsterdam, Groningen Seaports (Delfzijl et Eemshaven) et North Sea Port (les ports néerlandais de Flessingue et Terneuzen et le port belge de Gand) – s’engageaient auprès de Gasunie, le gestionnaire du réseau néerlandais pour le transport et le stockage de gaz, en vue d’étudier les modalités pratiques de la mise en place d'une bourse de l'hydrogène.
Les Pays-Bas, du fait de leur potentiel offshore, leurs capacités industrielles et le réseau gazier adaptable à l’hydrogène et connecté aux pays voisins, estiment avoir le « capital nécessaire pour jouer un rôle clé dans l’émergence d’un marché de l’hydrogène au niveau européen. »
Les multiples paris de l'hydrogène vert
Matière première pour l’industrie chimique
« Notre site à Maasvlakte est l'endroit idéal pour la production à grande échelle d'hydrogène vert. C'est là que tout se rejoint : de grandes quantités d'énergie renouvelable, l'infrastructure nécessaire et les clients industriels. Un meilleur endroit pour la production d'hydrogène vert est difficilement imaginable », a justifié Andreas Schierenbeck, le PDG d'Uniper.
Allard Castelein, PDG de l'Autorité portuaire de Rotterdam, voit dans ce projet plusieurs bénéfices : « l'hydrogène vert est une alternative durable au gaz naturel pour atteindre des températures élevées. En outre, c'est une matière première durable importante pour l'industrie chimique. »
Dans le contexte d’urgence climatique et de transition énergétique, la demande en hydrogène vert est en croissance rapide, mais il manque encore la masse critique requise et un instrument facilitant son commerce et permettant une fixation « transparente et efficace » de son prix. C’est ce qui ressortait notamment de l’étude préliminaire des quatre ports néerlandais. Il était aussi précisé que la production en hydrogène non-fossile – infrastructure à la taille industrielle –, prendrait entre « six et dix ans ».
A.D.