Scorpio Bulkers et Frontline reportent l'installation de scrubbers

 

Les propriétaires et exploitants de pétroliers retardent l'installation de scrubbers pour limiter les dépenses d’investissement et profiter d'un marché lucratif pour les tankers. 

À l’occasion de la présentation des résultats du premier trimestre, Scorpio Bulkers a annoncé qu’il avait convenu avec ses parties prenantes de reporter à 2021 au moins les installations de dispositifs d’épuration des gaz d’échappement sur 13 de ses navires, sans coûts supplémentaires. « Cela devrait retarder le paiement de 20 à 25 M$ jusqu'en 2021 au plus tôt », a souligné la société. Scorpio Bulkers a actuellement cinq unités en cours d'installation au deuxième trimestre et une au troisième trimestre, les 13 autres étant désormais prévues entre le deuxième et le quatrième trimestre 2021.

La forte baisse du prix du pétrole et, par conséquent, des prix des carburants conformes à la norme OMI 2020 rendent la solution HFO + scrubbers moins compétitive et intéressante par rapport au carburant à très basse teneur en soufre. Le prix de ce dernier a été un des principaux moteurs des investissements dans les scrubbers. Or l’écart de prix s’est largement résorbé. Les mesures visant à endiguer la propagation du Covid ont également limité l’activité des chantiers navals où les retrofits étaient prévus.

Frontline aussi...

Frontline se joint à son homologue pour reporter ses installations de scrubbers sur deux très grands transporteurs de brut (VLCC) et deux suezmax afin de bénéficier de la vigueur des taux de fret. La société estime que ces reports auront un impact positif sur les liquidités d'environ 7,6 M$ en 2020.

Le propriétaire de flotte était jusqu’à présent un fervent partisan de la technologie des scrubbers au point d’entrer au capital d’un fabricant à hauteur de 17,34 % (FMSI, qui a fusionné avec son homologue Clean Marine en octobre 2019) de façon à s'approvisionner dans les délais impartis, avant l'entrée en vigueur du plafond de soufre de l'OMI en janvier 2020.

Pour le premier trimestre, Frontline a déclaré un revenu net de 165,3 M$, enregistrant ainsi le plus fort résultat de premier trimestre depuis 2008, dans un contexte où les tankers bénéficient de l’engouement sans précédent pour le stockage flottant. « Notre forte performance se poursuit au deuxième trimestre, comme le montrent nos réservations jusqu'à présent. Nous avons également obtenu des contrats d'affrètement à temps très intéressants », a précisé Robert Hvide Macleod, directeur général de Frontline Management AS.

Demande de pétrole en redressement progressif

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de pétrole devrait se redresser progressivement au cours des 18 prochains mois pour revenir en 2021 à une jauge de 100 Mbj, soit le niveau de 2019. Au 31 mars 2020, la flotte de la société se composait de 70 navires, avec une capacité totale d'environ 13,2 Mtpl. Depuis la fin du premier trimestre, Frontline a pris livraison d'un pétrolier Suezmax et attend un VLCC et quatre pétroliers LR2 neufs dont la livraison est prévue entre 2020 et 2022.

La rédaction

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