La reprise de la construction navale semble amorcée. L’un des poids lourds coréens a raflé ces deux derniers mois une part importante des commandes dans les segments de son expertise, méthaniers, VLCC mais aussi porte-conteneurs.
KSOE, l’entité qui regroupe les chantiers navals coréens – Hyundai Heavy Industries, Hyundai Mipo Dockyard et Hyundai Samho Heavy Industries – a remporté un contrat pour six porte-conteneurs de 15 000 EVP d'une valeur estimée de 818,4 M$, selon l’agence de presse locale Yonhap. Rien n’est sorti sur l’identité de l'armateur à l'origine de la commande, si ce n’est son origine asiatique. Les commandes ont été réparties entre ses différents chantiers, deux pour Hyundai Samho Heavy Industries et quatre pour HHI. La livraison des navires est prévue pour 2023.
Après une année terne en termes de commandes en raison de l’impact de la pandémie qui a refréné tout appétit pour des nouveaux navires et limité l’accès aux capitaux, la fin 2020 a eu un effet rattrapage accéléré, notamment dans le conteneur. Hapag-Lloyd, ONE et sans doute MSC ont commandé chacun six géants de plus de 23 000 EVP. Les contrats du quatrième trimestre ont ainsi totalisé 673 500 EVP, qui ont profité aux chantiers chinois et coréens.
Les chantiers navals sud-coréens ont préservé leur citadelle en 2020
Rafle sur les méthaniers et les VLCC
Dans les autres segments du transport maritime, la reprise de la construction navale semble également amorcée. Les poids lourds coréens ont multiplié en fin d’année dernière les succès, emportant une part importante des commandes de méthaniers ainsi que de VLCC.
En novembre, ils avaient accumulé pour plus de 1,06 Md$ en contrats de construction de transporteurs de brut en une seule journée, soit 10 unités, dont sept ont été confiées à HHI et trois à Hyundai Samho Heavy Industries. La livraison est prévue pour août 2023. Dans le même temps, SHI a empoché trois suezmax d'une valeur de 175 M$ pour un client non communiqué. Fin décembre, celui-ci avait huit méthaniers au carnet de commandes.
Au total, en 2020, les unités de KSOE ont été retenues pour 116 navires totalisant une valeur de 10 Md$, ce qui les rapproche d’un objectif consolidé de 11 Md$. Pour 2021, le constructeur naval a porté son objectif à 14,9 Md$. Son compatriote DSME, avec lequel il est appelé à fusionner, s’extirpe moins bien du guépier pandémique. Avec des commandes d'une valeur de 4,06 Md$ en 2020, il n’a atteint que 56 % de son objectif annuel.
A.D.
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