Le conseil d'administration de l'Autorité du canal de Panama (ACP) avait approuvé en avril dernier une proposition visant à modifier la structure des péages. Les usagers avaient jusqu'au 17 mai pour se faire entendre. La validation par le Conseil des Ministres du Panama marque la fin de la procédure.
À l’instar de Suez, qui vient de publier des résultats records alors que ses tarifs ont été réévalués à la hausse à deux reprises cette année, l’autre grand point de transit essentiel à la navigation mondiale – passage le plus court entre la côte américaine du Golfe du Mexique et l'Asie de l'Est (13 342 passages en 2021) –, ajuste sa grille tarifaire.
L’administrateur de l’infrastructure va non seulement rationnaliser sa structure de prix, dont le nombre va passer de 430 à moins de 60 pour plus de lisibilité, mais aussi rehausser ses redevances. « La proposition vise à renforcer la structure des péages d'une manière qui soit cohérente avec la valeur fournie par le service de transit du canal, tout en offrant une plus grande visibilité et prévisibilité aux clients » a justifié Ricaurte Vásquez Morales, le président de l’ACP.
Plus d’exceptions
Pour les transits de navires sur lest, quelle que soit leur catégorie mais à l'exception des porte-conteneurs, les péages seront calculés en appliquant 85 % du péage en charge au lieu des 90 % initialement proposés. Pour les porte-conteneurs, la redevance pour les conteneurs vides sera limitée à une réduction de 2 $ par EVP en 2023, 4 $ par EVP en 2024 et 6 $ par EVP en 2025 alors qu’il était initialement question d’accorder des ristournes de 5 $, 6,50 $ et 8 $ entre 2023 et 2025.
Tous les autres tarifs seront mis en œuvre progressivement entre les mois de janvier 2023 et 2025. Les incitations aux voyages de retour applicables aux porte-conteneurs et méthaniers seront supprimées d'ici janvier 2023, lorsque la nouvelle structure entrera en vigueur.
Les gestionnaires du canal de Panama et de Suez n’hésitent pas à revoir à la baisse les redevances quand les temps sont difficiles. Ils s’estiment donc en droit de les renchérir quand le secteur du transport maritime connait la prospérité. Ce qui est le cas pour le conteneur et le fut pour le vrac sec mais ne l’est toujours pas pour les pétroliers.
A.D.