Selon un nouveau rapport de la société Rystad Energy, la flotte mondiale de navires de service spécialisés dans l’installation d’éoliennes offshore est insuffisante pour répondre à la demande de ce marché en forte croissance.
« Le monde pourrait ne pas avoir assez de navires de transport lourd pour desservir l'industrie éolienne offshore après 2025, indique une analyse de Rystad Energy. L'éolien offshore est en plein essor, et comme la taille des turbines et des projets augmente, la demande de navires d'installation spécialisés va monter en flèche ».
Or, indiquent les auteurs, la flotte mondiale sera insuffisante pour répondre à la demande après 2025 ce qui ouvrira la voie à des commandes de navires plus spécialisés et/ou à des reconversions de navires, tels ceux oeuvrant sur le l'installation et le démantèlement de grandes plateformes pétrolière et gazière par exemple.
La société norvégienne estime qu’il existe actuellement 32 navires pour l'installation de turbines (cinq sont en commande) et 14 pécialisés dans l'installation de fondations (cinq autres en commandes). Elle prévoit que la demande sera quatre à cinq fois plus élevée d'ici 2030.
Plus inquiétant, il n'y aurait actuellement que quatre navires capables d'accueillir la prochaine génération de turbines, comme l'Haliade-X 12 MW (ou 13 MW en mode renforcé) de GE, qui devrait être commercialisée en 2021.
Le Wind of Hope, navire-témoin des ambitions dans l'éolien offshore
Gigantisme des turbines
En 2005, la capacité moyenne d'une turbine offshore était de 3 mégawatts (MW). Les projets, qui devraient démarrer en 2022, affichent désormais une taille moyenne de turbine de 6,1 MW. En outre, comme les gains de rentabilité obtenus grâce à l'utilisation de turbines plus grandes deviennent un facteur de commercialisation, Rystad Energy prévoit que les futurs chantiers favoriseront le gigantisme.
En dehors de la fabrication des turbines et des fondations, « la phase d'installation est le processus de développement le plus intensif en capital, consommant environ 20 à 30 % du total des dépenses d'investissement. Pour un projet de 1 GW comprenant 100 turbines, cela pourrait représenter entre 800 et 1 000 M$, dont environ 15 à 20 % et 8 à 10 % sont consacrés aux coûts d'installation des fondations et des turbines, respectivement », plante Rystad.
À l'avenir, les navires devront ainsi servir la phase initiale de construction des projets, en plus de l'entretien et du remplacement périodique de la base active d'équipements. « Le segment qui réussira à répondre aux besoins futurs de l'industrie éolienne offshore sera en mesure d'offrir cette précieuse synergie pour soutenir une saine utilisation de la flotte » conclut l’étude.
La rédaction