112,5 $. C’est l’écart de prix actuellement observé entre le fuel à basse et haute teneur en soufre à Singapour. Il est de 92 $ la tonne à Rotterdam. L’indicateur est de la plus haute importance pour les fabricants de scrubbers.
Selon les calculs, l’investissement dans le scrubber offre un retour sur investissement en deux ans quand l’amplitude entre les deux principaux carburants maritimes HFO et VLSFO se situe entre 150 à 200 $ mais de quatre à cinq ans lorsque la différence n’est plus que 50 à 60 $/t. Depuis début novembre, l'écart n'a cessé de se creuser. Pour le BIMCO, l'écart de prix se maintiendrait autour de 100 $/t en 2021.
« Si nous considérons que des écarts atteignant 150 $/t sont possibles cette année, nous estimons qu'un écart de 200 $/t est très peu probable, à moins que les prix du brut ne se rapprochent de 70 $ le baril » envisage pour sa part Alphatanker.
Un écart qui devrait se maintenir autour de 120 à 130 $
Pour les analystes du marché des combustibles de soute MABUX, le prix du Brent devrait être de 60 à 65 $ le baril en 2021. Dans ce cas, l'écart de prix augmenterait modérément cette année, pour atteindre 120 à 130 $.
D’après DNV GL, 7,5 % de la flotte de navires marchands auraient commandé ou déjà installé ces dispositifs qui permettent d’épurer les gaz d’échappement des cheminées. D’après la Clean Shipping Alliance (CSA), une association de promotion de ces EGCS, 4 000 navires sont actuellement équipés. Pour rappel, les scrubbers permettent de garder un fuel HFO, un carburant à 3,5 % de teneur en soufre. Sans cela, ce dernier ne serait pas conforme à la réglementation de l’OMI sur le soufre (IMO 2020).
« Les navires équipés des EGCS ont une empreinte carbone plus faible que les options les plus répandues en matière de carburants alternatifs, MGO et VLSFO. Une étude récente de CE Delft a révélé que l'augmentation de l'empreinte de CO2 due au raffinage supplémentaire des MGO se situe probablement entre 10 et 15 % et pourrait atteindre 25 %. En revanche, l'augmentation du CO2 due à l'EGCS n'est que de l'ordre de 1 à 1,5 % », affirme la CSA. L’association s’est fendue d’un communiqué de presse opportuniste, alors que l’OMI vient de publier un bilan de la norme IMO2020 un an après son entrée en vigueur, pour rappeler le « rôle crucial des scrubbers dans cette transition en douceur ».
Le traitement du CO2 est un des enjeux majeurs du secteur. À ce jour, aucune des options sur la table, pas même le GNL, n’offre de solution optimale à cet égard. L’OMI a assigné le secteur à observer des premières restrictions dès 2030.
A.D.