Cela plusieurs mois que la société monégasque pilote sa sortie du vrac sec, segment sur lequel elle opérait depuis une décennie, pour se positionner sur le marché des EMR et éolien offshore. En janvier, l’ex-Scorpio Bulkers a adopté son nouveau nom Eneti pour marquer sa rupture stratégique avec son ancien monde.
Côté sur le marché NYSE de New York, l’entreprise avait annoncé le 3 août 2020 son intention d’abandonner le transport maritime de vrac sec et d’investir dans une flotte de navires d'installation d'éoliennes (WTIV). Depuis, elle a cédé tous ses vraquiers, les derniers ayant été livrés à leurs nouveaux propriétaires au cours du trimestre.
Elle a investi le produit de la vente dans la commande d’une première unité, dans le coût est estimé à plus de 300 M$. Elle devrait le réceptionner au troisième trimestre 2024 (plus tard que ce qu’elle avait initialement prévu) et envisage à terme de se doter d’une flotte de huit navires, jauge jugé optimale par l’entreprise pour couvrir les risques opérationnels.
Qualifié Jones Act
Eneti vient d’ajouter un autre navire d'installation d'éoliennes à son carnet de commandes auprès du constructeur sud-coréen DSME, d'une valeur de 326 M$ et dont la livraison est prévue pour le deuxième trimestre de 2025.
Le navire sera capable d'installer des turbines de 20 MW à des profondeurs allant jusqu'à 65 m, avec la possibilité d’être propulsé ou au GNL ou à l’ammoniac. Il sera conforme au Jones Act, précise l’entreprise, sans autre précision. Cela suggère qu’il devrait normalement être construit par des chantiers navals américains et opérer dans les eaux fédérales des États-Unis, où l’administration Biden a promis 30 MW de capacité éolienne en mer installée d’ici 2030. Étant donné qu’aucun WTIV conforme à la loi Jones n’est actuellement disponible, le premier projet éolien offshore à grande échelle aux États-Unis, Vineyard Wind, avait été autorisé à contourner les exigences du Jones Act. Eneti compterait donc elle aussi sur cet assouplissement.
Eneti a enregistre un leger déficit au troisième trimestre en raison de son retrait du vrac sec, de 0,86 M$ contre 36,6 M$ il y a un an. Le chiffre d'affaires a également légèrement baissé par rapport à l'année dernière, mais ses revenus proviennent pour l’heure des navires d'installation d'éoliennes que la société a repris avec l'acquisition de son concurrent Seajacks.
La rédaction
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