Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Corsisca Linea : « Nous adressons ainsi un signal fort alors que le Fontenoy du maritime a été lancé le 9 novembre par la ministre de la Mer, Annick Girardin ». La compagnie de ferry annonce le recrutement de 40 navigants.
Opérant dans le transport de passagers, Corsica Linea fait partie des compagnies sévèrement impactées par la crise sanitaire. Pour autant, la compagnie de ferry corse annonce le recrutement de 40 navigants en CDI au 1er décembre. L’entreprise va embaucher une quinzaine d’officiers, une quinzaine de matelots et une dizaine de mécaniciens/électriciens.
« La crise sanitaire n’a pas diminué notre besoin en officiers et personnels d’exécution, notamment en raison de l’entrée en flotte, en juin dernier, de notre huitième navire, A Nepita. Pont, machine et état-major sont concernés par ces recrutements », indique Romain Chappel, le directeur Flotte, dans le communiqué. « Cette dynamique est aussi une manière, pour nous, de nous projeter vers l’avenir, en nous tenant prêts à un retour plus normalisé de notre activité, peu importe quand il interviendra. »
A Nepita : Corsica Linea change ses plans pour son 8e navire
« Malgré les turbulences de l’année, nous n’avons pas dévié de notre cap sur nombre de sujets. C’est le cas de notre engagement économique et sociétal », mentionne pour sa part Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Corisca Linea. Ces recrutements en témoignent, tout comme l’accueil de 22 nouveaux alternants dans les différents services de notre compagnie pour 2020/2021. Nous faisons le pari de l’avenir, de la jeunesse, et de l’emploi sous pavillon français ».
Cet engagement est aussi voulu comme un « signal fort » alors qu’a été lancé 9 novembre dernier, le « Fontenoy du maritime », par la ministre de la Mer, Annick Girardin. La compagnie, se revendiquant « deuxième employeur de marins français » (derrière Brittany Ferries donc), attend beaucoup de cette large consultation qui doit déboucher sur un accord de compétitivité. « Nous avons là une chance collective de dynamiser l’emploi maritime français : nous espérons vivement que cette opportunité se traduira dans les faits de manière rapide et efficace », espère le directeur général de Corsica Linea.
Vaste consultation
Le « Fontenoy du maritime » a été annoncé par Annick Girardin lors de son audition par le Sénat début novembre. Sous la forme d’une large consultation des professionnels du transport maritime, elle vise la compétitivité du pavillon français. Ce travail s'organisera autour de quatre thèmes : la feuille de route sociale du marin et du pavillon français ; le développement économique et la compétitivité du pavillon national ; la transition énergétique des navires et son lien avec l'écosystème industriel ; enfin, le rayonnement et la capacité d'influence permise par le pavillon français.
« Certains sujets pourront avoir besoin d'une traduction budgétaire, voire législative. Un accord de compétitivité doit être le résultat de ce travail inédit de consultation. C'est ensemble que nous pourrons apporter toutes les réponses, notamment sur la compétitivité de notre pavillon », avait alors motivé Annick Girardin.
Annick Girardin veut un Rif au service des usagers
Pénurie de navigants
Lors de son passage à Marseille, où elle a rencontré les agents publics, la ministre de la Mer avait répété qu’elle voulait accélérer sur une problématique connexe, celle de la pénurie d’officiers français. « Si CMA CGM voulait passer sous Rif la totalité des navires qui doivent être livrés, on ne pourrait pas satisfaire cette demande faute de marins », avait-elle lancé. Elle estime qu’il faudrait former entre 200 et 250 officiers dans les deux ans et elle en fait une priorité de son Fontenoy. « La totalité de la réponse n’appartient pas à l'État. Il pourra y avoir des négociations avec des armateurs qui souhaitent s’impliquer ». Avant de déplorer : « il y a un gisement d’emplois dans le secteur maritime et ils ne sont pas pourvus, c’est un comble ».
A.D.