Remorquage : rachat en vue des Abeilles

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Les groupes Bourbon et Econocom sont entrés en négociations exclusives en vue de la reprise par le second de la société Les Abeilles, spécialiste français du remorquage et sauvetage en haute-mer. Il s’agit d’une première incursion dans le maritime pour le groupe de services numériques coté en bourse. 
Des bruits de coursive circulaient depuis quelques semaines selon lesquels l’armateur français Les Abeilles, spécialisé dans le remorquage en haute mer, allait changer de propriétaire. Un projet de rachat vient d’être annoncé avec l’entame de négociations exclusives entre les deux parties prenantes, Bourbon, l’actuel actionnaire, et le groupe Econocom. S’il se concrétise, la compagnie réputée pour ses navires assurant le sauvetage aux navires en détresse – les Bourbon à Brest, Liberté à Cherbourg, Languedoc à Boulogne-sur-Mer, Flandre à Toulon, ces deux derniers appartenant à la première génération mise en service en 1978 et 1979 – et ses unités spécialisées dans la dépollution L'Argonaute et Jason, passera dans l’escarcelle d’Econocom.

Le projet d’entente entre Bourbon offshore, qui souhaite se recentrer sur les services maritimes et notamment l’éolien offshore, et le groupe spécialisé dans les services numériques et les télécoms intègre un partenariat en soutien opérationnel. Bourbon apportera donc son expertise technique d’armateur au nouveau propriétaire, groupe coté sur Euronext à Bruxelles, employant 10 000 personnes et présent dans 18 pays (2,9 Md€ de chiffre d’affaires en 2019), mais sans expérience de la gestion des opérations en mer. Il signe, avec le rachat de la compagnie de remorqueurs, sa première implication dans le secteur maritime. Bourbon devrait intervenir au travers « d’un contrat de prestations d’assistance commerciale et technique », est-il indiqué.

Bourbon : « La reprise du marché est réelle mais faible »

Les deux contractants se connaissent. Depuis cinq ans, Econocom accompagne le groupe Bourbon dans le financement de certains de ses navires, au premier rang desquels ceux de la société Les Abeilles. « La dimension très technique de l’activité de cette dernière, la solidité de ses savoir-faire et de sa situation financière ainsi que la volonté d’Econocom de se positionner davantage comme acteur de la digitalisation maritime ont conduit ce dernier à proposer de renforcer son engagement qui, de financier, deviendrait également actionnarial », indique le communiqué annonçant la procédure en cours.

Pour la deuxième fois de leur histoire, les Abeilles ne seront donc pas la propriété d'un armateur. La première fois, en 1990, la société est passée dans le giron d’André Rousselet et du groupe G7, propriétaire entre autres de la compagnie des taxis parisiens. Le groupe avait fait le choix de garder la flotte sous pavillon français. L'arrivée à la tête des Abeilles de Jacques de Chateauvieux, président du groupe Bourbon, en 1996, a marqué un tournant. Les remorqueurs ont notamment été pour la plupart renouvelés. Les contrats de constructions ont profité au chantier Piriou à Concarneau.

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Affrètement en question pour les Abeille Flandre et Abeille Languedoc

Le changement d'échelle s'est confirmé avec la construction en Norvège de l'Abeille Bourbon et de l'Abeille Liberté qui sont affrétées par le service de l'Action de l'État en Mer sous l'autorité des préfets maritimes. Cet affrètement pourrait toutefois être remis en cause en ce qui concerne les Flandre et Languedoc. L'appel d'offres ouvert pour son renouvellement est toujours en cours après une succession de rebondissements et de recours, alors que les unités retenues auraient dû entrer en service en juillet dernier. Même si la charte partie qui lie les Abeilles à la marine nationale pour ces deux unités court jusqu'au 31 décembre 2021.

Le nouvel actionnaire de Bourbon fait appel à des industriels

Contactée, l'Association du remorquage Mor Glaz, présidée par Jean-Paul Hellequin, estime que le projet d'Econocom est « plutôt une bonne nouvelle pour la protection du littoral et la continuité des missions et j'espère qu'elle le sera également pour les salariés de la société ». L'association compte aussi sur les repreneurs pour convaincre l'État français de l'insuffisance du budget prévu par le cahier des charges (120 M€ sur dix ans) pour assurer les missions.

Gérard Le Brigand

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