La société Alizés, co-entreprise de Zéphyr & Borée et de Jifmar Offshore Services, a annoncé le 16 janvier que son navire Canopée, spécialement construit pour le transport des éléments de la fusée Ariane 6, a réalisé sa première traversée entre l’Europe et Kourou (Guyane). Le roulier de 121 m de long et 22 m de large doit desservir au cours des 15 prochaines années la ligne transatlantique pour le compte d’ArianeGroup.
Qualifié par Alizés de « premier cargo français spécialement conçu pour naviguer avec une propulsion vélique », le Canopée, construit aux chantiers de Stettin, en Pologne, et équipé par Neptune Marine aux Pays-Bas, avait été mis à l’eau en juin dernier. Il est en effet le premier à naviguer parmi une série de navires commandés par différents transporteurs voulant se lancer dans la propulsion vélique, que ce soit en mode principal ou en complément du moteur. TOWT attend son premier navire fin 2023. Neoline doit lancer la construction du sien sous peu pour une livraison fin 2024.
Première traversée au moteur
Si Alizés a aujourd’hui une longueur d’avance sur la concurrence, il faut toutefois souligner que la première traversée du Canopée s’est faite entièrement au moteur. Les quatre ailes, totalisant 1500 m² de surface vélique, n’ont en effet pas encore été installées par la société Ayro, qui doit le faire « dans le courant de l’année », sans que la date ne soit précisée.
Contrairement aux projets de TOWT, Neoline ou encore Grain de Sail, la voile ne constitue d’ailleurs pas la propulsion principale du Canopée. Elle vient en complément des deux moteurs diesel de 3 840 kW et permettent, indique Alizés, « une réduction des émissions de CO2 de 25 à 30 % selon les conditions de vent. Le navire pourra naviguer à une vitesse de 17 nœuds. »
Zéphyr & Borée travaille par ailleurs avec l’Association des chargeurs pour un transport maritime décarboné, qui regroupe une douzaine de grandes entreprises, à la construction d’une série de dix porte-conteneurs de 600 EVP affectés à la navigation transatlantique. Les navires, dont la mise en chantier est prévue avant la fin de l’année, seront prévus pour naviguer sous voile au moins 50 % du temps.
Étienne Berrier