Le terminal céréalier de Mykolaïv attaqué par les forces russes

Les forces russes ont endommagé le terminal céréalier du port de Mykolaïv. L’évacuation des céréales de l’Ukraine se fait chaque jour plus pressante alors que 20 à 25 Mt attendent depuis des semaines d’être exportées, stockées dans des silos qui débordent, mais que le blocus maritime en mer Noire entrave. Les négociations entre les représentants des Nations unies et le président russe achoppent sur les contreparties jugées inacceptables. Près de 49 millions dans 43 pays sont menacés par la famine, alerte le Programme alimentaire mondial des Nations unies.

« Les forces russes ont détruit le deuxième plus grand terminal céréalier d'Ukraine, à Mykolaïv », a confirmé Josep Borrell, le vice-président de la Commission européenne et responsable de la politique étrangère de l'UE, alors que les installations portuaires et les silos de stockage de céréales de ce grand port à l’estuaire du Dniepr ont essuyé des tirs de missile. Selon les informations du commandement opérationnel sud de l'Ukraine, il s’agit d’une attaque perpétrée avec des moyens aériens. 

Le complexe portuaire Nika-Tera à Mykolaïv est un terminal exploité par le groupe DF, l'un des principaux opérateurs portuaires ukrainiens, dont les silos disposent d’une capacité de stockage jusqu'à 515 000 t de céréales. Depuis son acquisition par le groupe DF en 2011, les investissements ont permis d'augmenter considérablement la capacité des installations de stockage de céréales, qui était alors de 40 000 t.

Hors circonstances extraordinaires, ses installations peuvent traiter jusqu'à 6 Mt de céréales par an, soja et oléagineux compris, exportés vers l'Égypte, la Turquie et la Biélorussie qui représentent environ 60 % des exportations totales.

Paralysie aggravante

Les expéditions du quatrième exportateur mondial de blé sont actuellement paralysées par le blocus maritime imposé à ses ports. Dans une déclaration le lundi 6 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a estimé que 75 Mt de céréales pourraient être bloquées en Ukraine d'ici l'automne (20 à 25 Mt le sont actuellement), estimant que seuls des missiles anti-navires étaient en mesure de sécuriser le passage des exportations du pays. Kiev a évoqué avec Londres et Ankara la possibilité qu’un pays tiers garantisse le passage des exportations ukrainiennes de céréales dans la mer Noire.

Les installations avant destruction ©DF

Des négociations et des contreparties jugées inacceptables

Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko s’est dit disposé à autoriser les céréales ukrainiennes à transiter par son pays en échange de l'accès aux ports de la Baltique. Des négociations sont en cours entre les représentants des Nations unies et le président russe Vladimir Poutine afin d’établir un corridor maritime pour permettre l’évacuation des céréales dont ont tant besoin les pays en voie de développement menacés par une crise alimentaire. Près de 49 millions de personnes dans 43 pays seraient au bord de la famine dans ce cas, selon la porte-parole du Programme alimentaire mondial des Nations unies. Mais Moscou conditionne toujours cette autorisation à l'allègement des sanctions. 

« Le pseudo souci des couloirs humanitaires et du déblocage des ports n'est qu'une raison pour accéder aux infrastructures maritimes de l'Ukraine », a condamné le commandement ukrainien dans un communiqué.  

Adeline Descamps

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