Les 422 navires bloqués par l'échouement du porte-conteneurs Ever Given dans le canal de Suez ont transité par le canal le 3 avril, a déclaré l'autorité du canal. L’Égypte demande compensation tandis que le propriétaire du navire aurait déclaré l’avarie commune.
Les 61 derniers navires, sur les 422 qui faisaient la queue en raison du blocage pendant une semaine du canal de Suez suite à l’échouement le 23 mars du porte-conteneurs Ever Given, ont traversé l'artère stratégique pour le commerce maritime entre Asie et Europe, a indiqué l'autorité du canal de Suez (SCA).
Une enquête a été ouverte le 31 mars par la SCA pour déterminer les causes de l'échouement du navire dans le canal et du blocage de la voie navigable pendant six jours, a déclaré le président de l'autorité du canal, Osama Rabie, à la télévision privée MBC Masr le 2 avril. Les rapports préliminaires indiquent que des problèmes mécaniques auraient affecté la manœuvrabilité du navire. Des rafales de vent de 30 nœuds et une mauvaise visibilité due à une tempête de poussière ont été identifiées comme les causes probables de l'échouement.
Compensation
L'autorité maritime du Panama, État du pavillon du navire, a également ouvert une enquête sur les conditions de l’accident. Le navire est actuellement ancré dans le Grand Lac Amer pour des inspections techniques.
Selon Reuters, citant les déclarations du président de l'Autorité du canal de Suez auprès de la presse locale, l'Égypte pourrait demander plus d'un milliard de dollars en guise de compensation pour le blocage de Suez. Selon la société de données financières Refinitiv, l'Égypte aurait perdu environ 16 M$ de recettes par jour, correspondant aux droits de passagre que l'Autorité du canal de Suez n'aurait pas été en mesure de percevoir en raison du blocage.
Étant donné que les porte-conteneurs représentent la majorité des navires en attente de transit, on s'attend à ce qu'ils provoquent un choc dans la chaîne d'approvisionnement, en particulier dans les secteurs de l'industrie manufacturière et de l'automobile, qui fonctionnent habituellement selon le principe du "juste à temps", a déclaré M. Raja.
Le propriétaire du navire, la compagnie maritime japonaise Shoei Kisen, qui devra payer la majorité des dommages, a déclaré pour sa part une avarie commune. L'avarie commune est un principe du droit maritime qui exige que l'armateur et ses clients partagent un montant proportionnel des coûts associés au sauvetage d'un navire après un accident majeur. Lorsque l'avarie commune est déclarée, les propriétaires de la cargaison sont tenus de contribuer à un fonds avant que la cargaison puisse être libérée.
Coût du sinistre à déterminer
Le coût du sinistre risque de prendre un certain temps à déterminer, s'il implique des réclamations d'autres parties. Les experts seront de ce fait dans l’impossibilité fixer le niveau des garanties d'avarie commune et de sauvetage. Les expéditeurs dont la cargaison n'est pas assurée peuvent la perdre, car le propriétaire peut détenir les marchandises jusqu'au paiement de la caution.
La rédaction