Ever Given : il faudra du temps avant de libérer les conteneurs

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Un accord formel reste à signer entre les deux parties concernées par le porte-conteneurs immobilisé dans la zone du Grand Lac Amer en raison du non-paiement d'une créance revue à 550 M$. Il devrait être signé dans les quinze jours, indiquent-elles. Mais la restitution des conteneurs à leurs propriétaires va exiger du temps et des procédures.

Le propriétaire de l’Ever Given et l'Autorité du canal de Suez (SCA) se sont mis d’accord sur un projet de règlement. Depuis que l’Ever Given a été renfloué et remorqué dans une zone où il ne gêne plus la navigation, un bras de fer est engagé entre son propriétaire, Luster Maritime, filiale de l'armateur nippon Shoei Kisen Kaisha, et le gestionnaire du canal.

Les deux parties s’opposent sur l’évaluation du préjudice par la SCA en termes de perte de trafics et d’image. L’accord de principe est une bonne nouvelle pour les 18 300 EVP embarqués sur le navire immobilisé dans la zone du Grand Lac Amer en raison du non-paiement d'une créance initialement évaluée dans un premier temps à 916 M$ puis ramenée en mai à environ 550 M$.

« Il se peut qu'il faille encore un peu de temps pour que l'accord formel soit conclu, que le navire soit libéré de son immobilisation et qu'il soit prêt à poursuivre le voyage », a déclaré l'exploitant du navire, Evergreen, dans un communiqué.

Le président de la SCA, Osama Rabie, a indiqué pour sa part dans un média local que le règlement final pourrait être signé dans les 15 jours. Le montant qui sera versé à la SCA au titre des réclamations n'a toujours pas été révélé. Le délai de livraison de la cargaison reste lui encore plus incertain.

Marchandises gagées

Selon les procédures standard, indique S&P Platt qui a sondé des assureurs, les demandes d'indemnisation sont réglées par les P&I, mais l'armateur essaiera de les récupérer auprès d'autres parties. Ce montant, versé à titre de sinistre, est réparti entre le propriétaire du navire, l'affréteur et le propriétaire de la cargaison dans le cadre d'un ajustement d'avarie commune ou AG.

La répartition est basée sur un ratio convenu mutuellement et n’est pas problématique lorsque la cargaison appartient à une seule ou quelques entité (comme c'est généralement le cas pour les vraquiers ou les pétroliers). Or, dans le cas des porte-conteneurs, le nombre de destinataires et la grande diversité des marchandises transportées corsent l’affaire. 

Le montant de l'AG que chaque entité accepte de payer peut être décidé ultérieurement, mais dans un premier temps, le propriétaire de la marchandise devra déposer un dépôt de garantie, ou garantie AG qui permet de s’assurer que le propriétaire accepte le départ du navire vers les destinations prévues, en l’occurrence Rotterdam, Anvers et Hambourg.

Les marchandises ne seront remises aux réceptionnaires qu'une fois les montants de l'AG reçus de leur part, ou gagés sous forme d'engagement.

A.D.

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