Un coup de chapeau tout d’abord à ceux qui ont identifié, sur la page Facebook de France Routes, notre camion-mystère : un porteur Ginaf, équipé d’une hydrocureuse, livré en 1990 à la ville de Zürich, en Suisse. Un camion vraiment particulier, jugez plutôt : châssis surbaissé, traction avant avec 2 essieux moto-directeurs, tandem arrière avec 2 essieux directeurs.
L'abaissement du châssis, dans sa partie arrière, était nécessaire pour obtenir une faible hauteur hors tout, imposée par le franchissement de passages au gabarit limité (la citerne de la cureuse n’était qu’à 60 cm du sol). D’où le recours à un entraînement par les roues avant. Quant à la direction sur les roues arrière, elle permettait au véhicule d’accéder, malgré sa taille, aux sites les plus exigus. Ces roues pouvaient être dirigées de manière synchronisée avec celles de l’avant ou de manière indépendante pour réaliser des manœuvres très pointues. La marche en crabe était possible. Au-delà de 30 km/h, la direction arrière était verrouillée.
Deux exemplaires de ce 8x4/8 à traction avant, appelé G 4228.380, avaient été commandés par la ville de Zürich qui avait également demandé une insonorisation poussé du moteur, un Daf WS 282 ATi de 380 ch, limité à 70 dB(A). La cabine était celle des Daf F 95 que Ginaf avait adopté la même année sur ses nouveaux modèles de chantier de la série G, allant du 6x6 au 10x8. Homologué au PTRA de 28 t (valeur maximale alors allouée aux 8x4 en Suisse), cet original camion, hyper-manœuvrant, affichait une charge utile de 19 t. Par simplification, il avait été livré au client sous la marque Daf.