Deutsche Bahn a traversé une année difficile en 2020, du fait de la crise sanitaire, avec un recul de son chiffre d’affaires de 10,2 %, à 40 milliards d’euros (Md€) et des pertes totales (y compris le trafic voyageurs) de 5,7 Md€, après un bénéfice de 1,8 Md€ en 2019. Ce sont les pires résultats jamais enregistrés par la compagnie depuis sa privatisation en 1994. Le bilan est contrasté pour le fret, en forme de grand écart pour les filiales DB Schenker et DB Cargo. Tandis que DB Schenker, la filiale logistique, connaissait l’an passé une forte hausse de ses bénéfices de plus 32,2 %, DB Cargo, la filiale fret, plongeait dans le rouge.
728 M€ pour DB Cargo
Les pertes de DB Cargo, la filiale fret de DB, ont littéralement explosé l’an passé de 136 %, à 728 millions d’euros (M€), tandis que le chiffre d’affaires reculait de 7,4 % à 4,2 Md€ d’euros. Le volume transporté par DB Cargo a reculé l’an passé de 8 %, à 213 millions de tonnes, notamment du fait du recul de la demande du secteur industriel en charbon, minerais, acier, et de l’effondrement de l’industrie automobile, en raison de l’arrêt de la production en Allemagne pendant tout le second trimestre.
Des trois zones géographiques de la société - Europe centrale, Europe de l’Ouest, dont la France, et Europe de l’Est -, seule cette dernière a livré un résultat positif l’an passé, à 4 M€, du fait des coûts élevés du transport dans le corridor eurasien.
Sous pression, DB Cargo a revu ses ambitions à la baisse, annonçant viser pour 2024 un volume de 68 milliards de tonnes/km (t/km) au lieu des 78 annoncés jusqu’à présent pour 2025. L’an passé, DB n’a transporté que 56,2 Mds de t/km.
Un résultat historique pour DB Schenker
DB Schenker, filiale logistique de DB Bahn, a quant à elle connu un véritable boom, avec un bénéfice de 711 M€, en hausse de quelque 30 % par rapport à 2019. C’est le meilleur résultat de l’ensemble des filiales du groupe et "le meilleur résultat de notre histoire", souligne Levin Holle, le directeur Finances et Logistique de DB. Et ce malgré les performances à première vue plutôt modestes des différentes activités de la filiale, avec une hausse de 1 % seulement des envois terrestres, de 4,8 % pour le taux d’occupation des surfaces d’entrepôts, un recul de 7,8 % des envois aériens en tonnes et de 10,5 % pour les envois maritimes. Les bons résultats dans ce contexte s’expliquent par la hausse des tarifs d’Aircargo, qui ont largement compensé le recul du volume, avec une tendance identique pour le maritime.
Selon la direction, la crise sanitaire aura coûté au total à la compagnie allemande 6 Md€. Deutsche Bahn attend un retour aux bénéfices pour 2022, avec 20 % de voyageurs de plus et 10 % de volume supplémentaire pour le fret.