Logistiques Magazine : UPS vient de dévoiler le résultat d’une enquête sur les habitudes de consommation des e-consommateurs en Europe, quelles conclusions de ce travail vous paraissent les plus porteuses d’enseignement pour UPS en Europe et en France ?
Gregory Goba-Blé : Le commerce électronique est en pleine progression, on parle de chiffres annuels de l’ordre de + 15 %. Ce n’est pas quelque chose de complètement nouveau, mais nous sommes toujours curieux de tout ce qui se passe dans ce monde. Les habitudes d’achat évoluent et, notre dernière étude le montre, elles peuvent être différentes selon les pays. L’étude nous permet de comprendre ces différences. Nous avons déjà commencé à faire un certain nombre de choses dans le commerce électronique. Je pense notamment au rachat de Kiala, en février 2012, qui nous apporte une technologie du relais et un savoir-faire dans la gestion de ces points qui ne sont pas seulement des magasins dans lesquels on vient chercher des colis ou en envoyer. À côté du réseau de plus de 7 500 points Kiala en France au Benelux et en Espagne, nous développons en parallèle un réseau sous la marque UPS au Royaume-Uni et outre-Rhin. À la fin de l'année, le UK devrait compter 2 500 "access points" tandis que l'Allemagne totalisera 2 000 paket shops. Pour ces réseaux, nous nous inspirons de la technologie Kiala que nous associons à notre propre expérience.
L.M : Cette évolution va-t-elle entraîner une structuration différente du réseau domestique d’UPS France ?
G.G.-B. : Nous proposons du domestique en France depuis le début puisque UPS s’y est installé en 1991 en rachetant Prost, qui était un prestataire domestique. Mais ce qu’il faut comprendre c’est que nous sommes une entreprise globale. Nous ne construisons pas localement des offres qui ne seraient pas duplicables dans l’ensemble de notre réseau mondial. Et notre objectif est de pouvoir proposer une offre globale capable d’apporter à nos clients tous les services qu’ils demandent avec le niveau de qualité qu’ils attendent. Nous évoluons en fonction de cette demande. C’est ce que nous faisons en construisant notre réseau retail. Aujourd’hui, par rapport à la demande qui nous est faite et par rapport au service que nous avons décidé de proposer, nous avons la structure qui convient en France. En fonction du développement de nos clients, nous nous adapterons. Nous voulons continuer de croître.
L.M : Quelles sont les autres priorités du groupe UPS aujourd’hui dans le monde ?
G.G.-B. : Le secteur de la santé est une priorité pour l’ensemble du groupe, tout comme le développement dans les pays émergents. S’agissant de la santé, nous considérons que c’est un marché global. Si nous y gagnons un client dans une partie du monde, nous pensons que ses besoins logistiques s’exprimeront dans les différents pays. À ce jour nous n’avons pas en France de centre logistique pharmaceutique, mais nous disposons d’un site logistique relativement proche, aux Pays-Bas, à Roermond, où nous avons décidé de centraliser cette activité pour l’Europe. À partir de là, nous mettons en œuvre tous les moyens nécessaires comme par exemple le service "UPS Worldwide Express Freight" lancé au début de cette année qui est, lui aussi, un projet extrêmement important pour le groupe. C’est un service de transport de palettes qui circule dans le même réseau et à la même vitesse que les petits colis, moyennant quelques adaptations de notre système de production.
Supply-chain
Grégory Goba-Blé, directeur général d'UPS France
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UPS a présenté le 26 septembre 2013 une étude sur les tendances européennes 2013 des acheteurs en ligne. L'occasion pour Grégory Goba-Blé, directeur général d'UPS France, de s'exprimer sur la stratégie du groupe pour l'Hexagone en matière de e-commerce mais aussi de logistique pharmaceutique, secteur prioritaire pour l'entreprise américaine.