Au port de Parseille-Fos, l'exercice 2018 a été marqué par un effet d'aubaine. En effet, le chantier pharaonique de l’Anse du Portier à Monaco, réalisé par Bouygues TP, devait rapporter à Toulon un courant de trafic de 75 000 tonnes par semaine. La vindicte des habitants de la Seyne-sur-Mer de voir une noria de camions, a fait renoncer le groupe de BTP qui, pour éviter toute polémique, a expédié les granulats depuis la darse 1 des bassins Ouest du port de Marseille-Fos.
Une décision qui explique en partie la progression de 12 % des trafics de vracs solides en 2018 par rapport à 2017. Dynamisme également de la sidérurgie et des matières premières destinées au BTP : chaux, clinker, cendres et laitier. "Les premiers caissons construits à la digue du Large ont quitté les bassins Est pour rejoindre Monaco", a annoncé Christine Cabau-Woehrel, présidente du directoire du GPMM, présentant le bilan annuel de l’établissement le 11 janvier dernier.
223 600 Evp par fleuve ou fer
Avec un niveau de trafic global en hausse de 1 % à 81 millions de tonnes (Mt), Marseille-Fos conserve sa place de leader français. Pour la septième année consécutive, les flux conteneurisés progressent en 2018 mais dans une moindre mesure avec 2 % et 1,4 M équivalent vingt pieds (Evp). Si les exportations sont demeurées stables, les imports sont en hausse de 4 %.
Les barrières douanières avec la Chine et l’Algérie se traduisent dans les statistiques portuaires avec un trafic de marchandises diverses en retrait de 1 % (20,2 Mt). Néanmoins, la directrice de l’établissement estime que la poursuite de la commercialisation des espaces logistiques sur Distriport, les Agnelles et la Feuillane devrait générer et fixer de nouveaux courants de trafics.
La spirale baissière des vracs liquides se poursuit inéluctablement (- 2 % avec 41,3 Mt) et ce malgré le bond du GNL (+ 9 %) en 2018. Marseille-Fos ayant l’ambition de devenir un port d’avitaillement des navires au GNL, ce trafic pourrait être appelé à augmenter.
Le fret roulier, les véhicules neufs et remorques enregistrent une hausse de 2 % et de 1 %, avec une performance des remorques à l’international (+ 9 %).
Marseille-Fos mise également sur la montée en puissance de The Alliance qui a remplacé ses navires de 8 000 Evp par des unités de 14 000 Evp. Une hausse capacitaire de 45 % et le grand retour en direct de Marsek Line en 2018 qui a ouvert deux services vers l’Amérique du Nord et le Canada.
La stratégie de report modal et de massification porte ses fruits avec une progression des pré et post acheminements massifiés (223 600 Evp par fleuve ou fer cette année soit + 2,4 %). Le trafic fluvial a progressé de 31 % en 2018 tiré par les exports de céréales et les flux conteneurisés notamment au deuxième semestre (+ 10 %) avec une fréquence de navettes renforcée.
Le report modal bénéficie également au trafic ferroviaire conteneurisé avec + 5 % et même + 10 % sur les bassins Ouest grâce au lancement d’une navette quotidienne avec l’usine Nestlé Waters de Vergèze en octobre.