Après 5 années de baisse consécutives et malgré des mouvements sociaux liés à la loi travail qui ont engendré l’annulation de nombreuses escales de navires au printemps dernier, la tendance s’inverse pour le port de Nantes Saint-Nazaire en 2016.
L’effet autoroute de la mer
Au chapitre trafic roulier, le port affiche une hausse de 19 %. Outre l’entrée en service d’un nouveau poste roulier, l’autorité portuaire explique ce résultat par la bonne tenue de l’autoroute de la mer entre Vigo et Montoir de Bretagne. Ce segment "bénéficie également des flux de la ligne Milk Run Med, lancée en 2012 pour permettre le transport de colis aéronautiques entre les différents sites de production du bassin méditerranéen. Ouverte aux trafics tiers, elle est utilisée, notamment, par Renault Nissan et, plus récemment, par le constructeur de camions Scania qui exporte depuis son usine de production d'Angers", explique le communiqué de presse.
La branche conteneur, impactée par une demande atone et une chute des taux de fret sur les lignes entre l'Asie et l'Europe, se stabilise autour de 1,8 Mt (soit 183 000 EVP contre 184 799 en 2015).
Profitant de la reprise progressive du secteur du bâtiment et des travaux publics, les vracs destinés à la construction et à l'industrie reprennent avec l’augmentation de 14 % des importations de ciment et clinker et de 4 % du trafic de sable de mer. À l’export, ce sont les vracs de ferrailles de recyclage, à destination de la Turquie, du Maghreb et de l'Espagne (+ 6 %) et les flux énergétiques (+ 5 %) qui impactent le plus sur l’activité.
L’énergétique mitigé
Alors que l’exercice 2015 avait été ralenti suite à l'arrêt technique quinquennal de la raffinerie de Donges, les importations de pétrole brut ont grimpé de 12 % en 2016, profitant d’un faible prix du baril en début d'année. De leur côté, les trafics d'hydrocarbures raffinés et les importations de charbon ont respectivement chuté de 14 % et 30 %. "Un hiver doux et la poursuite des travaux de modernisation de la centrale thermique de Cordemais ont freiné les besoins en combustible", souligne le port.
Par ailleurs, le trafic de gaz naturel liquéfié (GNL) réalise des performances remarquées puisqu’il franchit, pour la première fois depuis 2012, la barre des 2 Mt. Parmi les explications avancées par le port : un rééquilibrage des prix du GNL entre l'Europe et l'Asie, lié à un redémarrage progressif des centrales nucléaires du Japon, une baisse de la demande chinoise et l'émergence de nouveaux pays producteurs comme l’Angola, l’Australie ou les États-Unis.
Deux marchés en berne
Enfin, les exportations de céréales ont diminué de 32 %, passant de 1,9 Mt en 2015 à 1,3 Mt en 2015 suite à une mauvaise récolte l'été dernier et un mauvais positionnement de l’offre tricolore pour répondre à la demande internationale.
Même tendance pour les importations de vracs solides destinés à l'alimentation animale, qui dégringolent de 16 % du fait des "difficultés économiques rencontrées par les éleveurs du Grand Ouest, mais également à de nouvelles mesures réglementaires de stockage dans les silos portuaires."