Au sud des bassins Est, il faut un pied de pilote pour accoster les navires au Terminal roulier sud (TRS) et sur la zone d’Arenc, les ferries, cargo-mixte étant de plus en plus longs qu’ils s’amarrent à la digue du large entraînant des difficultés et des surcoûts opérationnels.
L’Union maritime et Fluviale (UMF) de Marseille-Fos propose trois scénarios de reconfiguration de la zone sud des bassins Est, dont le coût varie de 30 à 60 millions d'euros (M€), selon les options retenues. Pour appuyer leurs revendications, les clients du port ont confié une étude à l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar) rendue publique le 30 mai dernier.
"Projets audacieux et viables économiquement"
"Les projets sont audacieux techniquement et viables économiquement. Nous proposons des travaux pour faciliter la navigation, remodeler les bassins Est et la redistribution des espaces dédiés", souligne Alain Mistre, président de l’UMF. Un remodelage destiné à doter entre deux à quatre postes à quai supplémentaires pour des navires de 200 m. les travaux seront assortis d’un transfert des activités actuelles."Nous ne pouvons pas capter de nouveaux trafics, nous proposons de transférer le terminal voitures de la CAT au sud adossé à un parking en silo. A la place, nous proposons la création d’un terminal dédié au trafic roulier international (Tunisie, Algérie, Libye) avec un potentiel de développement sur la Turquie et l’Égypte", détaille Alain Mistre.
Le document intègre également une proposition de création d’un terminal ferroviaire à Pinède pour les pré et post acheminement des remorques. Actuellement, 220 000 remorques transitent chaque année par les bassins Est. "Nous parlons de ces sujets depuis dix ans. Ils figuraient dans la charte Ville-Port et dans le projet stratégique 2014-2018. Les projets ont disparu du projet stratégique 2019-2023", détaille Marc Reverchon, président de la Méridionale.
Le Préfet Christophe Mirmand attentif au dossier
Après une première réunion en préfecture en février dernier avec le port, la Dreal, l’UMF et SNCF Réseau, une nouvelle rencontre est prévue première quinzaine de juillet sous l’égide de Christophe Mirmand. Le préfet de la région Provence Alpes Côté d’Azur serait attentif à ce dossier, véritable serpent de mer, au moment où le sort de la gare du Canet est figé avec une fermeture désormais fixée à fin 2023. Euroméditerranée ayant racheté à SNCF Immobilier le terrain de 50 ha dont 17 ha de la gare ferroviaire.
"C’était le troisième terminal de France et cette fonction n’est pas rétablie", souligne Marc Reverchon qui rappelle l’ambition du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) de porter la part du ferroviaire de 15 à 35 % dans les quatre ans à venir . Une partie des lignes opérées au Canet sera transférée sur le nouveau terminal TOP de Clésud avec, selon l’UMF, un acheminement par la route du fret jusqu’à Marseille.