Le Grand Ouest fourmille de projets autour du retour de la marine à voile. Celui de TransOceanic Wind Transport (TOWT) en fait d’autant plus partie qu’il a été pensé dès l’origine de la société en 2011. C’est donc l’aboutissement d’un projet de départ que Guillaume Le Grand, Diana Mesa et leurs équipes implantées à Douarnenez, dans le Finistère, sont en passe de concrétiser progressivement. Cet avancement vers le statut d’armateur vient, d’ailleurs, de prendre encore plus tournure en prolongement de l’ouverture toute récente du capital de la société. Il a été multiplié par 3,5 à cette occasion.
Une autre dimension
C’est peu de dire que TOWT va démultiplier ses activités à la faveur de l’arrivée en flotte de son premier voilier cargo de 67 mètres de longueur. Avec un gréement semi-automatisé doté de trois mâts et voguant en vitesse de croisière à 11 nœuds, ce bateau sera, en effet, capable de transporter 1 000 tonnes de fret, là où les navires actuellement utilisés pour l’activité de négoce import/export (220 tonnes en 2018) n’offrent que des capacités de 5 à 80 tonnes.
Surtout, il émettra 90 % de CO2 en moins par rapport aux navires conventionnels grâce à sa double motorisation auxiliaire. Celle-ci sera composée d’un moteur électrique et d’un moteur thermique alimenté par du biocarburant.
Le choix du chantier devant le construire en moins d’un an devrait intervenir au cours du premier trimestre 2020. Puis, la mise à l’eau de la classe dite Phénix du Voilier-Cargo ANEMOS, capable également d’embarquer 12 assagers, est envisagée en novembre 2021.
300 jours d’utilisation par an
Finalement, c’est à la fin du mois de janvier 2022 que le nouveau bateau devrait effectuer sa première transatlantique vers les Antilles. Son programme annuel, particulièrement chargé puisque reposant sur 300 jours d’utilisation environ, inclura également du cabotage entre l’Afrique de l’Ouest et la Scandinavie.
Interrogé sur le coût de transport à la voile, Guillaume Le Grand, président de TOWT, précise "qu’il sera inférieur à l’euro le kilo en transatlantique. Par ailleurs, le navire, fera escale dans des ports, notamment "café" et "cacao", au plus près des lieux de production. Il permettra, ainsi, de réaliser des économies relatives sur les coûts de transport terrestre".
Un doublement de la flotte
Ce premier voilier-cargo pourrait être suivi, dix-huit mois plus tard, par son sistership. Il en résulterait une diminution significative du prix du bateau, lequel serait contenu à environ 10 millions d’euros. La première unité de la classe Phénix de la flotte Anemos pourrait, quant à elle, coûter un peu moins de 14 millions d’euros.
Ce doublement de la flotte pourrait servir les ambitions de la société dans le Pacifique. TOWT prévoit d’ores et déjà de valider plusieurs contrats de transport pour son premier bateau de nouvelle génération à propulsion vélique. "Nous avons d’ores et déjà trois typologies de clients. La première se réfère à des importateurs de produits biologiques. La seconde concerne des chargeurs devant faire acheminer des spiritueux et autres alcools, en cohérence avec la grande tradition maritime. Enfin, la dernière est relative à des acteurs du CAC 40 souhaitant effectuer du reporting carbone", conclut Guillaume Le Grand tout en se déclarant "ouvert à toutes les sollicitations des chargeurs."