L’Europe testera bientôt une barge fluviale et un navire de transport côtier autonomes. Le groupe norvégien Kongsberg, spécialisé dans l’armement et la construction navale et repreneur des activités maritimes de Rolls-Royce en 2018, vient de recevoir un financement de 20 millions d’euros dans le cadre du programme de recherche Horizon 2020 baptisé Autoship. Ce projet sur quatre ans va permettre de concevoir et tester des technologies de navigation autonomes sur deux navires de conception différente. "Nous démontrerons qu'il est possible d'exploiter à distance plusieurs navires depuis la terre ferme et sur de vastes zones géographiques. La technologie de navigation autonome est utilisée sur des navires de configuration différente de manière à démonter tout son potentiel", indique Egil Haugsdal, Pdg de Kongsberg Maritime.
Leadership mondial
Le programme Autoship va consister à équiper un premier navire de transport côtier de la compagnie de navigation Eidsvaag (2 000 t, 70 m de long), qui opère le long de la côte norvégienne, dans des zones de fjord où il transporte de la nourriture pour les piscicultures. Le second bâtiment est une barge fluviale appartenant au Belge Blue Line Logistics NV, utilisée sur les voies navigables européennes et acheminant des conteneurs vers et depuis les principaux grands ports.
"Une barge autonome en activité devrait retirer environ 7 500 camions des routes chaque année", soulignent les partenaires du projet européen, parmi lesquels on retrouve Kongsberg et le Sintef, principal organisme de recherche norvégien, ainsi que différentes instituts de recherche et entreprises européennes (dont Bureau Veritas en France). "Le cluster maritime norvégien, dont Kongsberg fait partie, occupe le leadership mondial en matière de navigation autonome. Nous allons renforcer notre position avec le projet Autoship, qui permettra d’accélérer la mise sur le marché de navires autonomes de prochaine génération en Europe d’ici cinq ans", avance Egil Haugsdal.
Cybersécurité
L'objectif du projet Autoship consiste à tester et développer davantage des technologies clés liées aux systèmes de navigation entièrement autonomes, ce qui comprend les systèmes d’auto-apprentissage (machine learning), d’auto-diagnostic et la programmation des opérations. Le programme s’intéresse également aux technologies de communication, avec un volet dédié à la cybersécurité.